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Truffes & Co
Les saveurs du palais, film réalisé par Christian Vincent, est sorti le 19 septembre dernier. A l’affiche, Catherine Frot et Jean D’ormesson.
Bœuf braisé en croûte, brouillade de cèpes, petits gris sauce persillée, St-Honoré crème mémé ou tarte aux fruits rouges et pralines aux pistaches : Hortense Laborie (Catherine Frot) sait faire plaisir à François Mitterrand (Jean d’Ormesson). Appelée à l’Elysée pour être la cuisinière privée du Président de la République, cette chef du Périgord va tout de suite dépoussiérer la cuisine trop sophistiquée du 55 Faubourg Saint-Honoré. Mais pour cela, elle devra batailler avec les diététiciens et les chefs étoilés de la « centrale ». Malgré une trame simpliste, Les Saveurs du Palais a le don de nous faire voyager. Goûts du Périgord ajoutés aux dorures du palais de l’Elysée, on arrive à en être dépaysé.
Le hic ? Il n’y a pas d’histoire. François Mitterrand, joué par Jean d’Ormesson, pour ses premiers pas dans le cinéma, est un peu décevant. Finalement, ce ne sont que des successions de plats et de mets du terroir. Le seul mérite du film est qu’on en sort avec l’envie de regoûter à cette fameuse cuisine de nos grand-mères, parfumée aux truffes du Périgord. Stop les MasterChef, les Top Chef mais aussi la junk food ! Et oui au bon pot-au-feu!
Qui est vraiment Hortense Laborie ?
Dans Les saveurs du palais, comédie de Christian Vincent sortie à la mi-septembre, Catherine Frot interprète le personnage d’Hortense Laborie, dont l’histoire est inspirée du parcours de Danièle Mazet-Delpeuch. Cette cuisinière du Périgord officia à l’Elysée de 1988 à 1990, sous le second septennat de François Mitterrand. Elle qui a déclaré* n’avoir « jamais touché une casserole avant [son] mariage à 19 ans » a hérité des talents culinaires de sa mère et tenait de son père « le goût des meilleurs produits ». Partie aux Etats-Unis où elle donnait des cours de cuisine, elle fait connaissance avec la cousine de Joël Robuchon, cuisinier français étoilé, à New York. « Elle tenait à me le présenter (…) je l’ai rencontré en 1986-87 », et c’est lui qui la recommandera à François Mitterrand. L’année suivante elle entrait à l’Elysée comme cuisinière personnelle du président…
Elle y travaillera pendant deux ans, et « contrairement à ce qui est raconté dans le film, je n’ai pas posé ma démission mais demandé au président de bien vouloir m’autoriser à rentrer chez moi ». Son livre, Carnets de cuisine, du Périgord à l’Elysée, paru en 1997 et actuellement épuisé, doit être réédité prochainement. Aujourd’hui encore, Danièle Mazet-Delpeuch donne des cours de cuisine dans le Périgord : http://www.nawaller.com.
*lors d’une interview pour l’Express du 19/09/2012
Hortense Reberat
Chloé Fontaine