novembre 21

Étiquettes

El Assad confiant face à l’opposition

Lors d’une interview accordée à la chaine Russia Today le 8 novembre, Bachar el Assad, apparu sûr de lui, est revenu sur les points chauds de la question syrienne.

 « Ce sont les urnes qui diront très simplement à tout président de rester ou de partir. » Une déclaration signée Bachar el Assad, président de la République arabe syrienne, lors d’une interview accordée à Russia Today. Un interlocuteur pas tout à fait choisi au hasard car, rappelons tout de même qu’à l’instar de la Chine, la Russie a déjà opposé trois fois son veto quant à une intervention en Syrie…

 

Dessin d’Arend Van Dam

« La victoire est encore loin »

Le conflit en terre syrienne, qui a débuté le 15 mars 2011, a fait plus de 39 000 morts, selon le dernier rapport de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) datant du 15 novembre. Un constat alarmant. De son côté, le régent syrien continue d’affirmer que la situation est « normale », assurant que « la Syrie n’est pas en guerre civile. » Une vision que ne partage pas Houssine, un syrien venu se réfugier  dans la région niçoise. « Ce qui se passe dans mon pays me fait mal au cœur. Tous les jours, des syriens meurent. Parfois ce sont des inconnus, parfois des gens de ma famille », témoigne-t-il.

En ce qui concerne la politique menée ces derniers temps par Bachar el Assad, Houssine reste perplexe : « Contrairement à ce que la majorité des médias montrent en Occident, une grande partie de la population soutient Bachar. Les gens savent qu’il maîtrise la situation. Ce qui rassure ses partisans. Et ses adversaires sont conscients que la victoire est encore loin. » Et en effet, à chacune de ses interventions le président donne l’impression de gérer la situation. Lors de sa dernière apparition, il est même allé jusqu’à assurer que si les rebelles n’étaient plus soutenus par l’étranger, « nous pourrions tout finir au bout de quelques semaines (…) mais tant qu’il y aura un approvisionnement ininterrompu des terroristes en armements, en logistique et tout le reste, ce sera une guerre à long terme. » Le conflit dure depuis déjà vingt mois.

L’entretien d’el Assad avec Russia Today  (1) :

Des soutiens décisifs ?

Une sortie de guerre semble lointaine. Néanmoins, le 13 novembre, la France est devenue la première puissance occidentale à reconnaître la légitimité de la nouvelle Coalition de l’opposition syrienne. Une opposition formée deux jours plus tôt, à Doha. François Hollande a même annoncé, le 17 novembre, que l’opposition syrienne aura un ambassadeur à Paris. Récemment, la France a tenté d’emmener dans son sillage les autres pays européens. En vain. L’Allemagne ainsi que la Grande-Bretagne ont clairement affiché leur réticence, préférant attendre « un vrai plan de transition ». L’Armée syrienne libre (ASL), la principale force armée opposée à l’armée régulière du régime Assad, compte parmi ses soutiens la Turquie, l’Arabie Saoudite ou encore le Qatar. Des alliés logiques tant les tensions entre ces pays et le régime Assad se sont accrues ces derniers mois.

L’entretien d’el Assad avec Russia Today  (2) :

« En Syrie, les gens savent que le pays ne pourra sortir de cette crise sans l’appui des nations occidentales. Un pays comme la Turquie n’est pas suffisamment influent pour pouvoir renverser le régime du dictateur », proclame Mahmoud qui, comme Houssine et une poignée d’autres syriens, est venu s’expatrier, en attendant la fin du conflit. De son côté Bachar el Assad assure avoir la confiance et le soutien de pays comme l’Iran, l’Irak, l’Algérie ou encore le sultanat d’Oman. Un soutien réel bien que n’étant « pas exprimé explicitement » selon lui.

Alors que le chef d’état semble confiant pour la suite des évènements, la coalition d’opposition, de son côté, prépare la riposte. Houssine, Mahmoud et leurs amis, aimeraient rentrer chez eux.  Un retour qui serait synonyme de fin des combats et serait, assurément, une bonne nouvelle pour tout un peuple. De quel côté la balance va-t-elle pencher ? Pro ou anti-Assad ? Aucun moyen de le savoir aujourd’hui. Il semblerait que le destin pourrait être forcé par l’Occident. Nul doute que dans cette histoire, un changement de position sino-russe s’avérerait décisif.

Hassen Gallah

Pour aller plus loin :

Site de décryptage de l’actualité au Moyen-Orient : http://www.lesclesdumoyenorient.com/Syrie-et-Russie-historique-des.html

Blog partisan de Bachar el Assad : http://www.infosyrie.fr/decryptage/syrie-pourquoi-moscou-et-pekin-disent-non/