décembre 04

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Homofolie

Femen vs Civitas, le combat continue. Photo Lucie Marmey

Femen vs Civitas, le combat continue. Photo Lucie Marmey

C’est un combat idéologique que se livrent partisans et opposants au mariage homosexuel. En attendant son vote au parlement en janvier prochain la mesure phare de François Hollande continue de diviser la société.

Homos contre cathos, le résumé des derniers évènements sur le Mariage pour tous en serait presque aussi simple. Dimanche 18 novembre, quelque 1.000 personnes s’étaient rassemblées à Paris pour manifester contre le projet de loi ouvrant droit au mariage homosexuel. A l’origine de cette manifestation, l’institut Civitas, proche des intégristes catholiques et lié à l’extrême droite. Prêtres, familles avec enfants, jeunes extrémistes se mêlaient au cortège d’où l’on pouvait voir certains manifestants brandir des croix chrétiennes et scander « non à la christianophobie ». Au même moment les Femen, association féminine née  en Ukraine, avait décidé de contre-manifester.

Quand politique et justice s’en mêlent

Les neuf membres présentes étaient déguisées en nonnes et portaient sur leur buste dénudé des slogans tels que « In gay we trust » ou « Fuck god ». De quoi faire rapidement dégénérer le rassemblement. Des membres du cortège ont alors violemment attaqué ces femmes à coups de pieds et coups de poings. La journaliste Caroline Fourest, qui réalisait alors un documentaire sur le féminisme a elle aussi été très brutalement prise à partie. Lundi 19 novembre sur Europe 1 elle déclarait avoir porté plainte contre X pour coups et blessures.

Face à ces violences, six députés PS (Patrick Menucci, Yann Galut, Jérôme Guedj, Sébastien Denaja, Nicolas Bays et Anne-Yvonne Le Dain) ont demandé dimanche 18 novembre à Manuel Valls la dissolution immédiate de Civitas.  Dans la lettre envoyée au Ministre de l’intérieur, ils dénoncent des « débordements indignes de notre démocratie » (référence aux violences) ainsi que des « slogans homophobes ». Pour l’institut Civitas, connu pour s’être opposé l’an dernier à des pièces de théâtre mettant en scène Jésus-Christ, le discours est tout autre. Sur leur site, les membres se félicitent d’une « manifestation réussie » parlant d’un rassemblement dans la « sérénité et la bonne humeur ». Ils nient toutes accusations de violences. Service de sécurité du Civitas, membres de l’institut,  jeunes extrémistes… pour le moment les agresseurs n’ont pas été identifiés. L’institut, lui, a annoncé porter plainte contre les membres de Femen pour exhibitions sexuelles, notamment devant les enfants présents durant la manifestation, ainsi que pour injures envers Civitas.

Puis, à trop vouloir rassembler, c’est François Hollande qui a fait polémique. Mardi 20 novembre, lors de l’ouverture du congrès des maires, il a évoqué une « clause de conscience » pour les élus appelés à célébrer des mariages homosexuels. Colère des associations homosexuelles, applaudissements à droite et tollé à gauche l’ont rapidement fait revenir sur ces propos. Le président s’est repris en affirmant que ses termes n’étaient pas appropriés, et a rappelé que conformément à ce qui est prévu, l’ensemble des maires devra appliquer la loi. Cette loi ouvrant le mariage et l’adoption aux homosexuels sera débattue en janvier au parlement. En attendant, l’association inter LGBT, elle, appelle tous les français à venir manifester à Paris le 16 décembre, pour défendre le Mariage pour tous.

Lucie Marmey