Saïd Ben Khalyl : Entre BDE et Baie des Anges

Saïd Ben Khalyl, 21 ans, est étudiant en droit à l’université de Nice. Signe distinctif, le jeune homme est un élu déjà très prisé par les milieux associatifs étudiants, et pas uniquement dans la ville de la baie des anges.

Said Ben Kalil, président du Bureau des étudiants de la fac de droit de Nice

Said Ben Kalil, président du Bureau des étudiants de la fac de droit de Nice

Président. Au-delà du surnom, Saïd Ben Khalyl est depuis cet été, président du bureau des étudiants de la faculté de droit de Nice qui compte plus de 4000 étudiants. Assis au milieu de la cour, face à la bibliothèque universitaire de Saint Jean d’Angely à Nice, Saïd Ben Khalyl prend une pause dans ses révisions. Juste le temps de prendre un café, que déjà le téléphone sonne. Une réunion prévue pour le lendemain. La routine, pour celui qui commence à  « connaître du monde ». Pas d’uniforme pour Saïd qui se considère avant tout comme un étudiant. Mais aujourd’hui c’est tout de même chemise, pantalon en velours et mocassins aux pieds.

Conseil d’administration et soirées

Cumulard sans le dire, Saïd enchaine les fonctions à responsabilités comme par exemple siéger au conseil de gestion de la faculté de droit et au conseil d’administration du CROUS (Conseil régional des œuvres universitaires et scolaires). « J’ai toujours voulu m’investir dans le cadre scolaire. Je n’ai jamais eu à me forcer pour cela », explique l’intéressé, invité le mois dernier à un congrès d’une association nationale des étudiants à Toulouse. S’impliquer pour le collectif coute que coute. Le jeune homme ne l’explique pas vraiment, ou plutôt ne cherche pas de raisons à son engagement. « J’ai eu une enfance comme les autres à Ajaccio. Sans frères ni sœurs, j’étais toujours au milieu d’une bande d’amis qui est toujours la mienne aujourd’hui. C’est peut-être cela qui a fait que j’ai toujours tenté de rapprocher les uns aux autres sans forcément vouloir recréer une fratrie », renseigne Saïd.

Un flyer pour une soirée organisée par le BDE et Said

Un flyer pour une soirée organisée par le BDE et Said

Des belles phrases pour un idéaliste rôdé à l’exercice de la prise de parole. L’étudiant en droit souhaite voir plus d’équilibre dans les discussions entre les étudiants et le corps administratif. Et pour cela il a su responsabiliser son discours au sein du campus. « Nous essayons de dynamiser un maximum la vie étudiante. L’objectif est de briser le cercle faculté-tramway-dodo en essayant de réduire au maximum l’exclusion, qui existe à l’université malgré tout ce que l’on peut croire », ajoute Saïd qui a déjà en vue l’organisation d’une prochaine soirée. « Mais notre rôle ne se résume pas uniquement à cela. Nous sommes présents pour donner les informations nécessaires aux nouveaux inscrits qui buttent sur une administration surchargée, notamment pendant la rentrée », argumente le président du bureau des étudiants.

L’associatif plus que la politique

Un étudiant brillant au service des autres. Un portrait un peu trop lisse peut-être. Et l’ambition dans tout ça ? « Avant d’être ambitieux, je m’estime surtout chanceux, car tout est venu à moi presque par hasard. Que ce soit les rencontres ou les propositions. Je dois admettre aussi que j’ai saisi les opportunités qui s’offraient à moi », détaille l’étudiant. Plus que la politique, c’est l’associatif qui l’intéresse. «  Cela peut paraître paradoxal, voire bizarre mais la politique ne m’attire pas. En tous cas pas celle-là, la politique étudiante reste ma priorité pour l’instant. Il ne faut pas tout mélanger. Je suis un étudiant associatif, pas un pseudo-politicien ». Son café à peine fini, voilà que Saïd retourne, presque machinalement, dans l’antre de la bibliothèque, pour s’attaquer à un autre combat, beaucoup plus important : passer ses examens, mais surtout les réussir.

Jalal Kahlioui