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En 2013, y’aura quoi sur nos écrans?
« En 2013, on respectera les promesses de 2012… et de 2011 aussi. ». Nous voilà tout de suite rassurés. Jeudi 25 janvier à 10h30 au Casino municipal de Biarritz le débat « Quels scenarii pour la création en 2013? » s’ouvre. La salle est pleine. Les directeurs des grandes chaines sont venus parler du futur du petit écran.
La directrice d’Arte France: Anne Durupty, le président de France télévisions: Rémy Pflimlin, le vice président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat: David Assouline, le président de la SACD ( Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques): Jacques Fansten, le président du Centre National du cinéma et de l’image animée: Eric Garandeau, le président de la SCAM ( Société Civile des Auteurs Multimédias): Jean-Xavier de Lestrade.
« Pour être producteur mieux vaut être un fin juriste qu’un fin lettré »
Le gratin des directeurs du petit écran, réunis au Casino de Biarritz apparait plein de bonnes intentions pour améliorer la télévision. Promouvoir la créativité, la culture et la diversité. Mais les questions financières, juridiques et la rentabilité de ce qu’ils diffusent est souvent évoquée. La phrase utilisée pour éviter de dire ce vilain mot- rentabilité- est « des résultats sur le moyen-long terme ». La complexité de la législation française est un frein à la créativité pour le sénateur de Paris, David Assouline: « Pour être producteur mieux vaut être un fin juriste qu’un fin lettré, pourtant il faut aller vers la simplification, ça donnera plus de tonus au petit écran ! » Production et rentabilité sont des critères de sélection déterminants pour la diffusion d’une œuvre. La société de production française est « seulement » neuvième en Europe, « on peut mieux faire!» persuade le sénateur. Avec un budget de 2,5 milliards d’euros pour France Télévisions, l’entreprise doit reverser « 20 % de sa somme aux »œuvres patrimoniales » » explique Rémy Pflimlin. Comment décide-t-on qu’une œuvre est créative, nouvelle, importante, instructive? Il existe un baromètre qualitatif qui mesure- on ne sait comment- la qualité social, éducative et émotionnelle d’une œuvre.
Le service public doit permettre une plus grande circulation des œuvres.
Le service public reste le partenaire majeur de la fiction et du documentaire de création. « Si on supprime la publicité c’est l’État qui devra financer. Donc le socle du financement pour la télévision c’est la publicité ». Le sénateur de Paris est « pour plus de contributions de la part du citoyen » envers le petit écran. Scepticisme dans la salle. En Angleterre, « ils produisent, ils investissent, ça leur appartient »; notre modèle français est une garantie pour la pluralité des échanges entre gros et petits producteurs explique l’homme politique. « Pour conserver ce modèle, avec une multitude de petits producteurs » , les citoyens doivent payer plus. L’entreprise France Télévision appartient selon son président « à la nation », il la qualifie d’ « émission d’utilité sociale ». Rémy Pflimlin, explique qu’il faut « créer du lien social, de l’imaginaire collectif ». Les œuvres doivent être promues et diffusées.
Arte, est une chaine un peu spéciale avec sa double nationalité. Elle est entièrement financée par la contribution publique française et allemande. Mais pour les autres chaînes « On va chercher de l’argent à l’extérieur pour pouvoir diffuser longtemps les films » explique le président de la CNN.
« Mais si on fait plus de recettes, pourquoi ne pas les redistribuer aux jeunes créateurs?» s’interroge les grands du petits écran. La télévision est le média qui crée le plus de lien social. « La télé doit être utilisée pour diffuser de la culture. Les talents sont là– sourit Anne Durupty en désignant la salle comble- utilisons les! ».
Quels programmes, quelles émissions, quelles séries, quels films y aura-t-il sur nos écrans en 2013? Télé-réalités, jeux télévisés, reportages inutiles qui cristallisent les peurs sur les immigrés ou sur la jeunesse de demain, publicités sexistes, rétrogrades et sans imagination. C’est vrai, il y a et il y aura toujours de la merde à la télé. Mais avec le FIPA, on peut constater qu’il y a aussi de très bonnes choses, des œuvres innovantes, surprenantes, qui vous prennent aux tripes ou vous font rire aux éclats. Durant cette semaine à Biarritz le talent était présent et surtout, on a vu qu’il peut être diffusé! Le Fipa apporte de l’espoir pour le petit écran: diversité, originalité, esthétique, culture et instruction par l’image. La télé rêvée! On peut espérer, celle de demain.
Gonzales Marie