Mais que leur arrive-t-il ?

Deuxième défaite pour le XV de France en autant de matchs dans le Tournoi des Six Nations 2013, ce samedi 9 février. Battus au Stade de France par le Pays de Galles, 16-6, les Bleus n’ont jamais trouvé la faille dans la défense galloise. Après avoir perdu à Rome contre les Italiens la semaine dernière, ce nouveau revers inquiète les supporters et pose la question du véritable niveau de cette équipe. Le décryptage de la rédaction de Buzzles.

On avait quitté une équipe de France trois fois victorieuse à l’automne contre des nations majeures du rugby mondial (victoires 33-6 contre l’Australie, 38-22 contre l’Argentine et 22-14 contre Samoa). Les supporters attendaient donc la confirmation du bon départ pris par la dernière génération Saint-André. On croyait même à un Grand Chelem et on imaginait déjà le sacre de la France à Paris contre l’Ecosse, le 16 mars. C’était sans compter sur le progrès de l’Italie et le réalisme du Pays de Galles. Après une entame de tournoi ratée à Rome le 2 février (défaite 18-23), la France se devait de réagir mais a une nouvelle fois failli. S’il a voulu reconduire le même XV de départ que face aux Italiens, le sélectionneur français, Philippe Saint-André, a toutefois dû composer sans son capitaine Pascal Papé, blessé lors du dernier match. On pouvait alors comprendre que le leitmotiv de la rencontre était l’esprit de révolte. Au terme de ces quatre-vingt minutes, force est de constater que le pari tenté par ‘‘PSA’’ n’a pas payé.

Les bleus visiblement dans la tourmente. Photo : DR

Les bleus visiblement dans la tourmente. Photo : DR

Une seule inspiration galloise

Un essai. C’est à une pénalité près ce qui a différencié l’équipe galloise du XV de France. A la 72e minute, profitant d’une énième largesse de la défense française, l’ouvreur gallois Dan Biggar, bien servi par Williams, lobait le rideau défensif français et trouvait l’ailier Georges North, en coin, qui résistait au retour de François Trinh-Duc. C’est cette seule inspiration du XV du poireau qui a mis fin aux espoirs français. Les Bleus, quant à eux, n’ont jamais réussi à mettre les pieds dans l’en-but du Pays de Galles. Peu adroits balle en main et trop imprécis au pied, les bleus s’inclinent donc logiquement face aux diables rouges qui viennent se relancer en terre française (ou sur les terres françaises) après 8 défaites d’affilée.

Un jeu au pied catastrophique

Alors que la charnière française abusait de chandelles approximatives, les trois-quarts ne faisaient pas mieux au pied, rendant de nombreux ballons aux Gallois qui ne se sont pas fait prier pour relancer depuis leur camp. Et que dire de ce drop raté de François Trinh-Duc (44e) à vingt mètres en face des poteaux… Bien en place en défense durant soixante-dix minutes, mais trop peu ambitieux en attaque, les Français ont déçu par le manque de solutions proposées dans le camp gallois. A l’issue de la rencontre, l’ouvreur français Frédéric Michalak a d’ailleurs déclaré au micro de France 2 : « On a du mal à se déplacer, à se trouver, on se retrouve souvent isolé. On a été très mauvais encore une fois. On est nuls. »

Bastareaud, unique satisfaction française

Solide en défense et seul bleu réellement entreprenant sur les phases d’attaques, Mathieu Bastareaud a montré qu’il était précieux. Sans lui, la France aurait peut-être perdu d’un score plus lourd. Intraitable dans son camp comme lorsqu’il stoppe net Jamie Roberts qui venait agresser la ligne française (35e). Même si on peut reconnaître que Louis Picamoles s’est une nouvelle fois fait remarquer par son envie de bien faire en attaque et ses récupérations de ballon, le puissant Mathieu Bastareaud a été la seule vraie satisfaction côté français. Il n’aura malheureusement pas été récompensé par un essai.

On ne voit pas comment les joueurs français pourraient se relever contre l’Angleterre ou l’Irlande. Les deux futurs adversaires de la France seront favoris. Les promesses nées d’une belle tournée d’automne définitivement enterrées dans le froid parisien, peut-être que ce statut de challenger ira mieux à nos Bleus. Une chose est sûre, il faut retourner au travail en attendant de retrouver des couleurs…

Simon Hue