Qoros, le constructeur chinois qui passe à la vitesse supérieure

La nouveauté du salon de Genève (du 7 au 17 mars) c’est la marque Qoros. Son nom ne vous dit probablement pas grand-chose mais ce constructeur chinois risque de faire parler de lui dans les mois qui viennent.

Fondée en 2007 par le géant chinois Chery (automobile) et la société d’investissement Israël Corporation, Qoros présente actuellement sa berline compacte « Qoros 3 » au salon européen en première mondiale. Sa commercialisation devrait intervenir vers la fin de l’année en Chine.
Cette nouvelle marque sino-israélienne a recruté des ingénieurs chez Volkswagen, BMW, Volvo, Mercedes et General Motors et a collaboré étroitement avec de grands équipementiers comme Bosch, Continental, Magna et le Français Valeo pour les phares notamment.

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Le constructeur chinois veut révolutionner le haut de gamme en le rendant plus accessible avec la Qoros 3. Photo : DR.

« Ni une Mercedes, ni une BMW, mais c’est un bon produit. »

Avec son intérieur cuir, son toit ouvrant, sa peinture métallisée et son écran tactile, elle s’inspire ouvertement du haut de gamme allemand. D’après Volker Steinwasher, vice-président de la marque qui arrive de chez Volkswagen, ce n’est « ni une Mercedes, ni une BMW, mais c’est un bon produit. » Cette berline sera commercialisée au second semestre 2013 en Chine, à un prix tournant autour de 16.000 euros. Qoros devrait ensuite s’implanter en Europe de l’Est d’ici à la fin de l’année à titre de test. La marque asiatique mise beaucoup sur l’esthétisme de ses modèles : « Nous visons la clientèle de Skoda, d’une Volkswagen Golf, d’une Opel Astra, d’une Toyota Corolla (toutes des berlines compactes) », explique le directeur des ventes, Stefano Villanti. « Nos principaux arguments de vente seront la valeur du produit, le design, l’électronique, le contenu luxueux par rapport aux constructeurs généralistes européens ». L’esthétisme c’est bien, mais qu’en est-il de la motorisation ? Le constructeur évoque assez peu ce sujet, pour quelle(s) raison(s) ? Même sur le site Internet de Qoros la question reste vague… Cependant, toujours au salon de l’automobile de Genève un concept hybride est actuellement présenté sur le stand de la marque chinoise, qui préfigure le futur modèle du constructeur.

Se faire respecter en Europe

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Un intérieur qui n’a rien à envier aux célèbres marques allemandes. Photo : DR.

Qoros compte approvisionner tous ses marchés depuis son usine chinoise de Changshu (construite en moins de huit mois !), disposant d’une capacité initiale de 150 000 exemplaires par an, qui pourra être portée jusqu’à 450 000. Qoros n’a pas d’autre choix que de se faire respecter en Europe pour réussir en Chine, où la marque sera la première de son pays à être positionnée sur le haut de gamme, un marché en pleine croissance. C’est en effet sur le Vieux Continent que s’acquiert la crédibilité en termes de qualité et d’image. Le groupe, qui compte 1100 employés, ne connaît pas (encore) la crise puisqu’il devrait en totaliser entre 2000 et 2500 d’ici à la fin de l’année.

Pour voir Qoros sur l’asphalte de l’Europe de l’Ouest il faudra patienter. En effet le constructeur doit franchir plusieurs obstacles.
Tout d’abord le crash test. En effet après plusieurs essais, la marque sino-israélienne a été recalée des tests de sécurité vis-à-vis des normes européennes.
Puis Qoros s’est déjà attiré les foudres de la marque Audi. En effet le constructeur allemand est soucieux de défendre l’usage de la lettre « Q » pour ses modèles 4×4 (Q3, Q5, Q7). Elle a de ce fait intenté une action judiciaire en référé en Allemagne… Affaire à suivre. Qoros prévoit toutefois d’exporter ses modèles en Europe occidentale courant 2015.

Pour mieux apprécier les courbes de la « Qoros 3 »:

Roman Ardeois