Nice-Matin fait bonne impression

22 h 30, ce mardi 5 mars. Alors que la plupart des pages de l’édition du lendemain sont bouclées, les ouvriers de l’imprimerie démarrent leur poste de nuit. Chaque soir, quinze salariés sont nécessaires pour imprimer les 200 000 journaux quotidiens (Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin continent). Mais aussi des hors-séries, des produits publicitaires, et les journaux locaux Le Patriote et Le Petit Niçois.


Elle en a fait du chemin, l’imprimerie de Nice-Matin, depuis la première parution du quotidien un certain 15 septembre 1945. Située au premier étage du siège social du journal, route de Grenoble à Nice, elle s’est dotée de trois nouvelles rotatives en septembre 2011. Elles s’avèrent performantes, selon l’un des ouvriers de service ce soir-là. « Avec nos nouvelles machines, on ne jette plus que les trois cents premiers journaux avant d’imprimer. Une petite révolution écologique et économique. »

Le maître-mot, c’est l’organisation

Si les ouvriers travaillent dans la bonne humeur, il leur faut aussi faire preuve d’une grande organisation. Car les pages à imprimer n’arrivent jamais dans le bon ordre. Celles-ci sont converties en plaques d’aluminium gravées, puis rangées méthodiquement dans des casiers en attendant le lancement de l’impression. Chaque soir, 1 200 à 1 400 plaques sont nécessaires. A 2,50 euros le morceau d’aluminium, c’est un véritable budget. Pas très écologique ? Faux : elles sont toutes recyclées, étant donné qu’elles ne sont pas réutilisables.
Et après ? Les plaques sont insérées dans la rotative. L’encre s’infiltre dans les zones gravées, l’eau chassant le reste. Le bal impressionnant des journaux peut commencer, à condition de fournir la machine en papier.

photo nicematin

Photo: J.M.

Des réserves impressionnantes

« On ne travaille pas avec des ramettes de feuilles, mais avec d’énormes rouleaux », explique un ouvrier à un groupe de visiteurs. Un rouleau, ça représente 21,90 km de papier et ça pèse une tonne (au sens propre). C’est même le deuxième poste de dépense, après les salaires. Six jours de papiers sont gerbés dans une pièce de l’imprimerie, soit des dizaines de rouleaux.
La folle course de ces milliers d’éditions se poursuit jusqu’à 4 h 30, heure où les ouvriers peuvent enfin aller se coucher. Pour les livreurs, la journée ne fait que commencer…

Jérôme MORIN