Cantonales : le binôme homme / femme irrite les sénateurs

La parité dans les conseils généraux, c’est pour bientôt… à condition que le projet de loi Valls sur les élections locales soit voté. La mise en œuvre de cette parité passerait alors par l’élection d’un binôme homme-femme. Le Sénat vient de rejeter à nouveau cette proposition, mais c’est l’Assemblée nationale (favorable en première lecture) qui aura le dernier mot.

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Le Sénat rejette à nouveau l’article 2 du projet de loi Valls sur les élections locales. Photo : afp.com/Eric Feferberg

185 voix contre, 135 pour. L’article 2 qui introduit l’élection d’un binôme homme-femme de conseillers généraux dans chaque canton (et divise donc par deux le nombre de cantons) rencontre au Sénat l’hostilité de la droite, du centre, mais également des communistes, des écologistes, et des radicaux de gauche.

« Obsession sexuelle », « potiches », « gadget ». En première lecture, des sénateurs de droite ne manquaient pas d’humour ou de misogynie à propos de la parité. Chacun jugera.

Le PRG tiraillé

A l’époque, nous avions interrogé Claudette Brunet-Lechenault (vice-présidente du Parti radical de gauche). Elle est favorable à l’article 2, faute de mieux pour mettre en place la parité. « Nous, on a pas trouvé que cette histoire de couple était une idée géniale. Mais à partir du moment où l’on n’a pas une autre proposition pour la parité, on doit accepter l’idée de ce couple. C’est pas l’idéal, les femmes préféreraient être désignées autrement. Tout cela est le résultat du manque de courage des hommes politiques depuis des années. »

Le PRG est donc favorable à la proposition du gouvernement, mais leurs sénateurs ne prennent pas part au vote. « Les raisons de l’abstention au Sénat n’ont à mon avis pas grand chose à voir avec la parité. Je pense que la discussion sur le cumul des mandats était liée. »

Les prochaines élections départementales (NDLR : nouvelle appellation qui remplace le terme élection cantonale) auront lieu en 2015. Claudette Brunet-Lechenault ne se fait aucune illusion. Ça sera difficile pour certains conseillers généraux de laisser leur place.

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Jérôme MORIN