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College boy : l’échec du CSA
Le 2 mai dernier, Françoise Laborde, membre du CSA et présidente du groupe de protection du jeune public, s’indignait de la violence du dernier clip d’Indochine (College boy). Mais depuis, celui-ci reste accessible sur le net. Non pas parce que le CSA a approuvé sa diffusion, mais parce que les moyens d’action du Conseil supérieur de l’audiovisuel sont limités…
« Au nom d’un certain esthétisme, on montre des images d’une violence insoutenable. » « La mort, c’est pas esthétique, la violence, c’est pas esthétique. » « A priori […] il devrait y avoir au minimum une interdiction aux moins de 16 ans, voire aux moins de 18 ans. » « Ça n’a pas sa place en journée sur des chaînes de musique. » « C’est insupportable d’imposer un tel niveau de violence, ça ne se justifie pas. » « La télévision doit être un espace de confiance. » « Le CSA n’est pas là pour philosopher. »
Françoise Laborde avait des mots durs jeudi 2 mai sur Europe 1 à propos du clip College boy.
Pourtant, depuis, le CSA n’a pas beaucoup avancé sur la question. Le Conseil a annoncé mardi 7 mai qu’il s’auto-saisissait pour toute diffusion « d’extraits violents » du clip, de quoi mettre sous pression les chaînes tentées de le passer à l’antenne. Par ailleurs, la vidéo pourrait se voir interdire en journée (avant 22 h) ou aux moins de 16 ou 18 ans. Même si depuis, la question n’a toujours pas été tranchée.
Le même jour, les membres du CSA ont surtout « relevé, qu’en l’état de la législation, n’entraient dans leurs compétences que les diffusions sur les chaînes audiovisuelles et les services de médias audiovisuels à la demande ». Ce qui veut dire que le Conseil ne peut rien faire sur internet. Pire : à l’heure actuelle, il n’y a aucun gendarme du net pour ce type de questions, aucune instance.
Voilà pourquoi on retrouve le clip à portée de clic, sur Youtube par exemple, sans même nous informer que celui-ci peut comporter des images violentes. Âmes sensibles, s’abstenir donc…
Le problème n’est donc pas pour l’heure de savoir si ce clip est diffusable ou non, mais de savoir qui est en mesure de gérer la question. Selon pcinpact.com, le CSA aurait un moyen, certes limité, d’agir sur le web. Alors pourquoi ne fait-il rien ? Le récent rapport Lescure, renforçant les pouvoirs du CSA sur le web, changera peut-être la donne.
Jérôme MORIN
A retrouver sur societheoucafe