Victoria Ravva : Une femme épanouie

Juste avant le Festival de Cannes, la star c’était bien elle : Victoria Ravva ! C’est dans le somptueux bureau de sa présidente, Anny Courtade, elle aussi présente, que la capitaine du Racing Club de Cannes s’est livrée pendant plus d’une heure à six privilégiés. Son avenir, son passé, ses saisons au RC Cannes, ses rencontres, sa vie privé, etc: Victoria ne se cache pas. Ou alors seulement derrière son sourire !

A 37 ans, Victoria Ravva ne souhaite pas quitter les parquets de volley-ball. Après avoir signé une prolongation de contrat de deux ans, la numéro 12 du RC Cannes ne veut pas que ce doux rêve s’arrête. Et pour cause, la femme native de Géorgie s’est entrainée toute sa vie pour atteindre ce niveau. Elle explique d’ailleurs que ces premiers contrats se sont fait à l’âge de 14ans. Dès lors son destin sonnait comme le smatch d’une volleyeuse. Et si la rupture avec sa terre natale et sa famille a été difficile, Victoria ne s’étendra pas longtemps sur ce sujet, elle préfère dire qu’ici, à Cannes, elle a trouvé une nouvelle famille. Sa présidente et son entraineur Yan Fang font désormais partis de son organigramme personnel.

Sous le soleil cannois, Victoria Ravva a pris le temps de répondre aux questions de ses fans. Crédit photo : AB

Sous le soleil cannois, Victoria Ravva a pris le temps de répondre aux questions de ses fans. Crédit photo : AB

Le RC Cannes, bientôt 20 ans d’amour

Victoria Ravva, arrivée au club en 1995, fait partie de la structure du volley-ball cannois. Et à l’heure où l’appel de l’argent est souvent plus fort que celui de l’amour du maillot, il est plaisant de voir une joueuse qui s’installe durablement dans un club.
« Le championnat russe, italien ou encore turc sont certes plus fort, et j’ai d’ailleurs reçu des propositions de divers clubs. Mais pour moi, le club de Cannes est le meilleur tant sur le plan sportif qu’organisationnel. Si demain vous me trouvez un club avec une structure aussi bonne que celle du RC je réfléchirai alors peut-être à partir. Mais pour l’instant je n’en ai pas vu. »

Un championnat de France faible

Même si Vicky ne cessera de dire qu’ici, à Cannes, elle est chez elle, une pointe d’amertume se dévoile lorsqu’elle analyse le niveau du volley français. La capitaine du RCC reconnait que cette suprématie (car après 18 titres de champion de France on peut parler de suprématie), ne permet pas aux protégées du coach Yan Fang d’évaluer leurs défauts. Et c’est certainement ce manque de compétition au plus haut niveau qu’il manque aux joueuses du RC Cannes pour passer du rôle de challenger à celui de prétendante certaine pour la coupe d’Europe. Toutefois rien d’alarmant car, comme Anny Courtade aime à le rappeler, le RC Cannes a gagné deux fois cette coupe, tout en étant par ailleurs deux fois finaliste et dix fois qualifié pour le Final Four (demi-finale).

En tant que capitaine, Victoria Ravva rameute ses troupes .Crédit photo :

En tant que capitaine, Victoria Ravva rameute ses troupes . Crédit photo : NG

Victoria Ravva toujours au service du collectif

Russe, tchèque, serbe, française, slovaque, le parquet du Palais des Victoires est très cosmopolite. Et lorsque la communication doit s’effectuer entre deux joueuses sur et en dehors du terrain, on fait appel à Victoria Ravva pour jouer le rôle d’interprète.
« Il n’y a pas de problème de communication car on parle tous chinois (rire), la langue du coach. Plus sérieusement, on a souvent eu des filles de l’est dans l’équipe et j’ai souvent servi de traductrice. On a tous quelques notions d’anglais. Les filles apprennent le français grâce à une prof mise à disposition. Et pour ce qui est du vocabulaire spécifique au volley, on se comprend très vite. »
En plus de son rôle de capitaine, de traductrice, Vicca enfile aussi la blouse de la grande sœur. Yan Fang est un coach très exigeant qui pousse souvent des « gueulantes » à ses joueuses. Ravva intervient alors auprès de ses coéquipières ayant reçu les foudres du chinois pour tenter de leur expliquer le problème plus calmement et les aider à ne pas baisser les bras.

Son Futur

Le sourire toujours sur les lèvres, Vicky est aimé par les Cannois. Crédit photo :

Le sourire toujours sur les lèvres, Vicky est aimée par les Cannois. Crédit photo : AB

Victoria Ravva est véritablement encrée dans le paysage cannois et on voit mal maintenant le RC Cannes évoluer sans elle. Pourtant d’ici deux ans, son contrat arrivera à expiration et à moins d’une dernière année bonus, Vicky devrait quitter les parquets. Et quand vient la question sur son avenir, dans le volley ou non, Ravva reste très évasive et ne nous donne que très peu d’indication. Est-ce la peur du futur ? Des projets envisagés mais trop jeunes pour être dévoilés ? Une chose est sûre, elle ne se ferme aucune porte que ce soit dans le monde du volley ou dans celui…de la littérature. Car oui, Victoria Ravva est une femme qui aime lire et écrire. « Quand je serai vieille (sic), pourquoi pas écrire un livre. Mais pas sur ma vie, ce serait un roman fictif. Plus jeune, j’écrivais des poèmes. C’est vraiment quelque chose qui me passionne.»
Et à la question de savoir si un jour elle pourrait reprendre le flambeau de son entraineur Yan Fang ou de sa coach Anny Courtade, Victoria Ravva répond humblement :
« Pour moi c’est un compliment d’être comparé à ces deux personnes. Mais on ne devient pas entraineur du jour au lendemain et il serait prétentieux actuellement de dire que je puisse accomplir le même travail que Yan et Anny. » Ravva finira même par dire la très célèbre phrase du regretté Thierry Roland : « Si un jour je remplace Yan ou Anny et je que continue à maintenir le RCC au plus haut niveau, je pense que je peux mourir tranquille. Ils restent des références pour moi. »

Nina et Kallista

Contrairement à son futur, aucune hésitation lorsque la grande blonde d’1 mètre 89 doit citer un évènement qui a marqué sa vie : la naissance de ses jumelles ! Et c’est les larmes aux yeux qu’elle nous fait rentrer dans sa vie privée en parlant de ses deux petites filles comme de la huitième merveille du monde. « Maintenant que je les ai, je me demande comment je faisais pour vivre sans elles. » La jeune maman nous soumet l’idée que si elle est comme elle est aujourd’hui, épanouie tant dans sa vie professionnelle que personnelle, elles y sont pour beaucoup. Car après avoir trouvé une stabilité au RC Cannes, Victoria Ravva a désormais une stabilité dans sa vie personnelle !

Axel Bluteau