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Gravity, son succès et ses innovations
4,7 sur 5 de la part de la presse sur Allociné, un score de 96 (presse) et une note de 8,4/10 (utilisateurs) sur Metacritic, 8,6 sur IMDB, l’admiration de James Cameron, le soutien de la NASA… La quasi-totalité de l’univers aime Gravity d’Alfonso Cuaron. Ce film événement (et peut-être même historique) a eu recours à des technologies jamais utilisées auparavant et redéfinit les effets spéciaux. Buzzles se penche sur les raisons du succès et la prouesse technique du film.
Deux astronautes envoyés en mission sur le télescope Hubble doivent rentrer en urgence sur Terre quand des débris de satellite russe menacent de détruire leur navette. Ils ne parviennent malheureusement pas à la rejoindre à temps et se retrouvent à la dérive dans l’espace, à la recherche d’un nouveau moyen de rentrer sur Terre.
Un succès stratosphérique
Le scénario tient en quelques lignes et pourtant, ce film a réussi à captiver des millions de spectateurs, générant 55 millions de dollars de recettes le premier week-end d’exploitation aux États-Unis. La performance de Sandra Bullock y est largement pour quelque chose, autant que les sensations complètement nouvelles que la 3D et l’absence de gravité apportent. Bullock interprète le personnage principal du film, le Dr. Ryan Stone, ce qui est moins anodin qu’il n’y parait. Une femme comme personnage principal d’un film d’une heure et demie ?! Impensable à Hollywood. Alfonso Cuaron y tenait et son producteur atypique David Heyman l’a laissé faire. Sandra Bullock est d’ailleurs déjà pressentie pour l’Oscar de la meilleure actrice.
Dans cet espace infini qui nous est si étranger, le Docteur Stone est notre seul point de repère. Elle et ses émotions humaines, son passé douloureux et son combat acharné pour rentrer « à la maison » sont le pont entre la Terre qui apparaît sans cesse au fond de l’écran et le noir absolu et hostile de l’espace. L’astronaute au bord de la retraite Matt Kowalski (George Clooney), apporte quant à lui la touche d’humour dans ce contexte particulièrement oppressant, et avec beaucoup de finesse.
Une technique nouvelle pour des sensations nouvelles
Gravity est avant tout une expérience. Alors que la 3D au cinéma n’avait jusque-là pas rencontré un franc succès, Alfonso Cuaron lui donne ses lettres de noblesse. Et ça n’a pas été simple. Rien n’est réel à l’exception des visages des acteurs. Tout le film a été réalisé en images de synthèse, puis les visages et corps de Sandra Bullock et George Clooney ont été intégrés aux images. Il a fallu cinq ans pour finaliser ce film ambitieux.
Pour reproduire l’impression d’apesanteur, les techniciens ont créé la « Light Box » : un cube de trois mètres sur trois dans lequel les acteurs étaient accrochés par un harnais. Sur les parois du cube, des écrans LED diffusaient ce que le personnage voit. Les acteurs ne pouvaient pas se mouvoir normalement : ils étaient manipulés comme des marionnettes, soit par ordinateur mais aussi par de vrais marionnettistes de Broadway ! Les caméras aussi étaient dirigées électroniquement, installées sur de longs bras mécaniques.
Avec un budget de 100 millions de dollars, Gravity envoie le spectateur dans l’espace. Il n’y a plus ni de haut ni de bas, plus de sol, les caméras tournent en tous sens, on ne sait pas où va l’image. Elle s’arrête à quelques centimètres du visage du docteur Stone, puis elle repart et le plan s’élargit encore et encore. Il n’y a plus de limites. L’image oppresse, puis relâche le spectateur sans crier gare.

Michael Moore (réalisateur américain de documentaires) : « « Gravity », pas de monstres, pas d’éléments débiles de science-fiction. Le film est une histoire en temps réel, 87 minutes dans l’espace avec vous sur le bord de votre siège.»
Ces nouvelles sensations sont renforcées par une bande originale spectaculaire de Steven Price et des effets sonores très inhabituels. De nombreux astronautes ont salué la fidélité du film à ce qu’ils ont vécu en mission, notamment Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir posé le pied sur la Lune.
Lucie Hovhannessian