À New York pour le cinéma

Maud Lazerrini prépare actuellement son 4e court métrage à New York. Une ville bien différente de Vitry-en-Charollais (Bourgogne) où elle a grandi. Portrait d’une jeune réalisatrice talentueuse.

Cannes, mai 2013. La Croisette est en ébullition, les stars se pressent sur le tapis rouge et les passionnés du septième art trépignent d’impatience à l’idée de découvrir des scénarios originaux. Comme celui de Maud Lazerrini, 24 ans. La jeune femme originaire de Vitry-en-Charollais a présenté durant la dernière quinzaine le synopsis de son nouveau court métrage. Pour se rendre dans la ville du cinéma, elle n’a pas pris l’autoroute du soleil comme la plupart des Saône-et-Loiriens…Mais l’avion. Maud Lazerrini a fait le déplacement depuis New York, où elle vient de terminer ses études.

Parcours sans faute

« Depuis la sixième, on emmène Maud à Cannes pour voir le Festival », explique sa maman, fière de l’ensemble du parcours de sa fille. « C’est une passionnée de cinéma. À 15 ans, elle est partie en seconde à Dijon dans un lycée qui proposait l’option cinéma audiovisuel. » Trois ans plus tard, la jeune femme conclut brillamment ses études secondaires en décrochant une mention bien à son bac et en réalisant son premier court métrage : Rêverie. « Dans ce film, je me suis essayée à différents styles avec comme fil conducteur l’évolution du cinéma du muet à nos jours », explique par écrans interposés depuis New York Maud Lazerrini. Ensuite ? La jeune femme intègre une prépa littéraire parisienne très réputée pour préparer les concours des grandes écoles de cinéma. Pendant deux ans. Maud Lazerrini termine major de sa promotion. Il en sera de même à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) de Paris qu’elle intègre dans la foulée.

La passionnée de cinéma reprend alors place derrière la caméra pour réaliser son deuxième court métrage : Juliette. « J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec Dirty Martini, performeuse burlesque numéro un mondial. » Et la jeune brune d’ajouter en toute modestie. « Ce film m’a permis de participer à plusieurs festivals en Europe. » Arménie, Géorgie, Chypre… Mais aussi Cannes où son court métrage était en compétition en 2012. « Durant le Festival, j’ai rencontré plusieurs distributeurs. Cannes est le lieu pour se faire connaître », reconnaît celle qui habite à New York depuis septembre 2012.

Maud Lazzerrini (à droite) dirige ses acteurs lors d’un tournage. Crédit Hermès Pichon

Maud Lazzerrini (à droite) dirige ses acteurs lors d’un tournage. Crédit Hermès Pichon

 

The Big Apple

« À l’issue de sa 3e année à l’ESRA, parce qu’elle était une fois de plus major de sa promotion, l’école a proposé à Maud de faire une 4e année optionnelle à New York », explique sa maman, qui communique régulièrement avec elle via Skype et qui lui a rendu visite à Noël.

« Durant cette année optionnelle à l’école Stonestreet studio, j’ai réalisé mon troisième court métrage : Betty. Il a été tourné en février dernier, à New York. Le casting se composait essentiellement de performeurs burlesques », confie Maud Lazerrini, depuis son appartement de Brooklyn.

La jeune réalisatrice de 24 ans, qui vient de terminer ses études, planche actuellement sur son premier court métrage réalisé en solo, sans l’aide d’une école de cinéma. « Je sors de l’univers du burlesque puisque mon 4e film sera une adaptation d’un fait divers de 1834 qui s’est produit à la Nouvelle-Orléans. Une mondaine, Delphine Lalaurie, torturait à l’époque des esclaves dans son grenier. » L’œuvre se veut donc plus sombre que les précédentes, et elle ne verra le jour que si Maud Lazerrini réussit à convaincre sponsors et producteurs, comme pour ses courts métrages précédents. « J’espère pouvoir commencer à tourner début 2014 », confie la jeune réalisatrice, qui espère à l’avenir réaliser son premier long-métrage. Yes, you Cannes !

Jérôme Morin

A retrouver sur lejsl

Pour visionner Betty