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Le documentaire d’Yves Jeuland sur « Le Monde » de A à Z
Yves Jeuland, réalisateur entre autres de Le Président (documentaire sur Georges Frêche sorti en 2010), a posé sa caméra dans les locaux du journal Le Monde durant la dernière campagne présidentielle. Plus précisément dans le service politique de la rédaction. La sortie du documentaire, intitulé Ainsi va le monde, est prévue pour 2014. Hier après-midi, le cinéaste a présenté en exclusivité les premières images de ce film dont il vient de débuter le montage. Abécédaire d’un documentaire hors-norme.

Yves Jeuland a suivi le service politique du journal Le Monde durant la dernière présidentielle. (D.R.)
Apolitique : le documentaire n’est pas une chronique électorale, mais une immersion dans le service politique du Monde. En conséquence, certains candidats à la présidentielle apparaitront plus que d’autres dans le film.
Bi-média : pour la première fois de son histoire, Le Monde et le Monde.fr ont travaillé de concert pour couvrir l’élection présidentielle.
Capharnaüm : les déplacements des candidats à la présidentielle permettent aux chaines de télévision d’obtenir des images fortes. L’exercice est plus périlleux pour la presse écrite. Sur une des vidéos d’Yves Jeuland diffusée en avant-première, un journaliste du Monde, qui n’arrive à percevoir aucune phrase de François Hollande par-delà le cercle des caméras, doit appeler sa rédaction pour savoir si ce dernier a annoncé quelque chose d’intéressant.
Diffusion : pour Yves Jeuland, son documentaire aurait pu être diffusé à la télévision. Il sortira finalement au cinéma, faute d’un financement par des chaînes audiovisuelles.
Epuisant : « C’est épuisant de filmer la campagne. », a confié le réalisateur qui s’est dit impressionné par l’énergie des reporters du Monde.
Financement : pour la productrice du documentaire, il est impossible de trouver des financements tant que le dérushage n’est pas terminé. Explication en substance : la presse n’est pas un sujet très vendeur.
Génération Y : la plupart des journalistes duMonde.fr ont entre 20 et 30 ans.
Hésitation : certains journalistes ont hésité, même après l’accord de la direction du Monde, à être filmés par Yves Jeuland.
Ignorance : Yves Jeuland ne connaissait pas le milieu de la presse avant le début du tournage. Il a été surpris par l’absence du célèbre costume-cravate chez la plupart des journalistes.
Joute verbale : les vidéos diffusées en avant-première hier soir donnent à voir des tensions entre les journalistes du Monde au moment de choisir si le journal doit soutenir officiellement François Hollande dans un édito (à lire par ailleurs).
Kilomètre : la route est longue pour produire un tel documentaire. Yves Jeuland table sur 18 mois pour celui-ci.
Mur : une feuille de papier portant l’inscription « Tu vas finir en Eric Besson du journalisme » est affichée dans les locaux du Monde.
New York Times : la direction du Monde avait apprécié le documentaire A la une du New York Times (sorti en 2011). Une aubaine pour Yves Jeuland qui a pu convaincre plus facilement les dirigeants de l’utilité d’un tel documentaire.
Outils : le web a permis de traiter différemment la dernière campagne présidentielle, avec de nouveaux outils (infographie dynamique, jeu vidéo informatif, etc.).
Plaisanterie : les journalistes du service politique du Monde ne sont pas avares de blagues selon Nabil Wakim, rédacteur en chef du Monde.fr.
Quelconque : Yves Jeuland est devenu un membre quelconque de la rédaction, les journalistes oubliant parfois la présence de la caméra, selon Nabil Wakim.
Source : certaines scènes n’ont pas pu être filmées par le réalisateur car les journalistes allaient à la rencontre de sources qui ne souhaitaient pas être citées par le journal.
Vieille école / Jeune garde : la force du Monde et du Monde.fr est d’avoir différentes générations de journalistes. « J’ai cru que l’un des journalistes était un élève de troisième en stage tellement il paraissait jeune » s’est amusé Yves Jeuland.
Xavier Niel : il est l’un des trois actionnaires du journal Le Monde depuis 2010. Il a souhaité que le journal ne prenne parti pour aucun candidat lors de la dernière élection présidentielle. Par ailleurs, un autre actionnaire, Pierre Bergé, a été l’un des soutiens de François Hollande.
Jérôme Morin