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Manuel Jardinaud : «C’est dans l’échange qu’on se forme »
Manuel Jardinaud n’est pas seulement journaliste pigiste spécialisé sur les questions d’emploi et de formation, un domaine complexe qui soulève de nombreuses questions à propos de l’économie et de l’emploi. Il est également le président de l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS) depuis janvier 2013. Rencontre avec ce « journaliste-pigiste en blouson de cuir noir sur fond vert », tel qu’il se présente sur son compte Twitter.
A quoi sert l’association des journalistes de l’information sociale ?
Manuel Jardinaud : Elle sert à deux choses. Premièrement, à regrouper les journalistes qui travaillent globalement sur les mêmes thématiques. Donc on peut dire comme une raison d’échanges et de rencontres. Ça sert également à promouvoir l’information sociale et à en faire une information de qualité. Ça passe par l’organisation d’activités qui sont des rencontres avec des personnalités comme les ministres, les leaders syndicaux ou patronaux par exemple ou encore l’organisation de matinées de formation ou d’échange avec des experts sur des problématiques sociales qu’on traite au jour le jour.
Qui peut adhérer à l’association et comment ?
Ceux qui peuvent adhérer à l’association sont tous les journalistes sans critères de sélection. Encore faut-il qu’ils soient intéressés par la matière. La cotisation est de 60 euros par an. Elle donne accès aux activités et permet de recevoir une lettre hebdomadaire qui recense l’ensemble des rendez-vous, colloques, séminaires, conférences de presse du champ social. L’intérêt c’est de prendre le temps d’aller à ces activités pour mieux s’informer et partager des moments d’information avec des confrères et des consœurs. J’invite aussi tout étudiant en journalisme à adhérer à l’association. Non pas parce que ça nous fera un adhérent de plus mais parce que dès lors qu’ il souhaite s’investir sur ce champ d’information, il y trouvera un réseau. Il y trouvera aussi des activités et des événements qui lui permettront, j’espère, d’être mieux informé et de se former. Il y rencontrera des pairs qui seront tous au même niveau. A l’AJIS, on est 310 et on est tous adhérents. Il n’y a pas longtemps on a organisé un rendez-vous avec Jean-Marc Ayrault. Il y avait 70 journalistes, tout le monde était sur la même chaise et ils étaient là en tant qu’adhérents de l’AJIS, qu’ils soient jeunes pigistes tout juste sortis d’école ou rédacteurs en chef depuis 25 ans dans un média national.
Sur quel domaine les journalistes doivent-ils s’améliorer en matière d’information sociale ?
C’est difficile à dire. Je pense qu’il y a deux points sur lesquels les journalistes d’information sociale peuvent mieux faire. Il y a premièrement le fait d’aller plus sur le terrain. C’est parfois un problème de moyens, d’emploi du temps, de contraintes. Et il est de plus en plus difficile de couvrir les conflits et d’aller sur le terrain rencontrer les acteurs de l’information sociale. Deuxièmement c’est se documenter. C’est appréhender la réforme des retraites, appréhender la réforme de l’assurance maladie, appréhender la négociation interprofessionnelle sur l’information qui a lieu sur le moment… C’est compliqué. Ce sont des sujets extrêmement techniques qu’on ne peut pas aborder comme ça de but en blanc car on écrira des conneries, c’est évident. Donc il faut mieux se former, se documenter soi-même et aller sur le terrain puisque c’est aussi dans l’échange qu’on se forme.
Propos recueillis par Simon Hue