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Le projet de loi sur la prostitution ne séduit pas
En marge des Rencontres de Cannes, l’actualité demeure. Alors que la proposition de loi sur la pénalisation des clients de prostituées a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale mercredi, des intervenants du débat de samedi nous expliquent leurs positions.
Procureur de la République à Nice de 1999 à 2012, Eric de Montgolfier a notamment marqué les esprits en voulant, vainement, poursuivre les clients niçois en 2007.

Eric de Montgolfier a été procureur de la République du Tribunal de grande instance de Nice. (Crédit : Vincent Bourquin)
A cette époque, les prostituées sont elles-mêmes sous le joug de la loi contre le racolage passif (abrogée en 2012, ndlr). Pour l’ancien procureur, s’intéresser uniquement aux travailleuses du sexe n’était pas la solution à ce moment là. « Je trouvais peu admissible qu’on se livre à Nice, à une véritable chasse aux prostituées, au motif de la loi sur le racolage » dixit l’ancien magistrat.
Le projet de loi, dans le contexte actuel, prévoit que chaque personne demandant une relation tarifée se voit punie d’une contravention de 1500 euros. Le Sénat devra se prononcer sur cette proposition entre avril et juin 2014. Une « facilité à laquelle on s’est arrêté », car la pénalisation n’arrêtera pas le client, un phénomène vieux comme le monde qui renvoie à la liberté individuelle selon Eric de Montgolfier.

Elisabeth Lévy est l’un des auteurs du « Manifeste des 343 salauds ». (crédit photo : Vincent Bourquin)
Une fois n’est pas coutume, les opinions d’Eric de Montgolfier et Elisabeth Lévy, journaliste, ne sont pas si éloignés. Plutôt querelleurs lors de la table ronde sur le secret d’Etat, ils pensent cette fois-ci que la loi ne changera pas la situation.
UNE SUJET POLEMIQUE
Elisabeth Lévy est directrice de la rédaction du magazine d’opinions Causeur. Sous les feux des critiques après la publication du controversé « Manifeste des 343 salauds », la polémique l’a marquée. « C’était un déchaînement de violence, de haine, de scatologie ».
Méline Escrihuela
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