Une soirée entre concert et ciné

Trois musiciens d’un côté, deux de l’autre. Au milieu, un écran de cinéma. Le groupe l’Attirail jouera ce soir à 19 heures au théâtre Croisette la bande son du film L’Eventail de Lady Windermere d’Ernst Lubitsch.

« Nous avons composé l’ensemble de la musique, présente Xavier Demerliac, membre du groupe l’Attirail. Certains morceaux sont spécialement composés pour le film, et d’autres proviennent de nos albums et sont réadaptés pour l’événement. » Un événement auquel le groupe est habitué, puisque qu’il se livre à l’exercice pour la quatrième fois aux RCC en l’espace de six ans. « Je suis venu en 2006 présenter un film dont j’avais composé la bande originale. C’est en discutant avec Gérard Camy et Aurélie Ferrier [président et directrice de l’association organisatrice] qu’est venue l’envie commune de faire aux RCC un ciné-concert de l’Attirail. ». Et Xavier Demerliac d’ajouter : « A chaque fois, c’est Gerard Camy qui me propose un film. S’il ne me plait pas, il m’en propose un autre. »

Réglé comme du papier à musique

Xavier Demerliac ne badine pas avec le choix du film : « Un ciné-concert doit être la rencontre entre un film souvent ancien [celui-ci date de 1925] et un univers musical actuel. Notre but est que le spectateur ne s’ennuie jamais […] mais aussi de toucher autant les jeunes que les plus âgés. » Un objectif ambitieux qui demande une préparation de longue haleine.

« Je travaille d’abord tout seul pendant environ une semaine sur la composition et la sélection des morceaux, expose ce spécialiste de la composition de musiques de films pour la télévision et le cinéma. Ensuite, nous travaillons tous les cinq sur trois sessions d’environ une semaine chacune. » Une période pendant laquelle le groupe l’Attirail répète d’abord les morceaux puis les synchronise avec le film pour déterminer « les structures et les moments d’improvisation ». Car improviser ne fait pas peur aux cinq musiciens d’une quarantaine d’années. En presque vingt ans, le groupe a appris à gérer cet exercice difficile qui « demande beaucoup de concentration. Il faut toujours être calé à l’image, souligne Xavier Demerliac. Mais le rapport avec le public est sans doute moins stressant car plus indirect. »

Guitare électrique, clarinette, accordéon et sept autres instruments : les musiciens devront composer entre dynamisme de l’interprétation et discrétion pour ne pas dénaturer ce classique du cinéma.

Romane Idres

Jérôme Morin