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Checco Zalone, le clown optimiste incontournable du cinéma italien
Chaque pays a ses acteurs qui, dès que leur nom est apposé sur l’affiche d’un film, sont des garanties de succès. En France, Kad Merad, Jamel Debbouze, ou Jean Dujardin, sont l’assurance pour un réalisateur de faire un carton plein dans les salles. En Italie, le champion toutes catégories se nomme Checco Zalone, un phénomène d’humour et de charisme «à l’italienne». Son dernier film Sole a catinelle, sorti le 31 octobre, est en train de battre tous les records d’audiences (déjà 7 millions d’entrées) de l’autre côté des Alpes. Zoom sur les raisons d’un succès.

Checco Zalone et ses mimiques offrent un régal de caricature de la fierté à l’italienne. (Crédit photo D.R.)
Zalone, l’Italie qui rigole
La crise en Italie est assurément plus prononcée qu’en France. Dans cette morosité ambiante, un clown nommé Checco Zalone, éternel optimiste, apporte sa dose de sourire. Sole a catinelle (littéralement Soleil à seaux détourné de l’expression « pleuvoir à seaux ») est son troisième film. Le deuxième, Che bella giornata avait déjà séduit l’Italie (7,5 millions d’entrées), et constitue toujours le film italien le plus populaire dans ce pays.
Dans ses trois œuvres, Zalone reste fidèle à lui-même : un gars originaire des Pouilles (le talon de la Botte, l’une des régions les plus pauvres d’Italie avec un fort taux de chômage), à la recherche d’un boulot. Dans son premier film, Cado dalle Nubi, il incarne un chanteur touchant qui tente sa chance à Milan. Il trouve l’amour mais pas le succès. Et au moment où il est au plus bas, ses chansons finissent par toucher le cœur des spectateurs. Dans le deuxième, Che bella giornata, il joue un surveillant de la statue de la Madonnina à Milan. Il tombe amoureux d’une terroriste arabe qui finit par en être conquise et annule l’attentat. Dans le nouveau, Sole a catinelle, il insiste sur la nécessité de garder une vision optimiste sur tout, de toujours garder le moral, le sourire. Un vrai remède anti-crise.
Fier, maladroit, drôle : la caricature de l’Italien
L’histoire est en elle-même un stéréotype de l’humour et de l’univers de l’acteur-scénariste. Checco démissionne de l’entreprise de nettoyage où il travaille. Dans le même temps, sa femme est également mise à pied de son usine textile, crise oblige. Le mari tchatcheur décide alors de se lancer dans le porte-à-porte en vendant…des aspirateurs. Les affaires prennent vite, et Checco commence à bomber le torse. Les yeux plus gros que le ventre, le fier vendeur dépense à tout va, au point de s’endetter à force d’acheter des futilités. Son réseau de vente, assez familial, s’épuise trop vite, et les rentrées d’argent s’amenuisent. La concurrence achève de lui couper les ailes. Checco, qui a promis à son fils, premier de la classe, de l’emmener en vacances, est dans l’impasse.
Zalone, dans son personnage à la fois fier mais totalement naïf est excellent, et les transalpins se reconnaissent dans son personnage. Les Italiennes ont quant à elles le beau rôle, car les femmes sont essentielles dans la réussite de Checco. Les jeux de mots toujours bien sentis, les malentendus, et une satire très finement édictée, c’est aussi ça la recette du succès.
Une adaptation française n’est pas encore à l’étude. Mais pour tous les italophones et italophiles en quête de sourire, « Solo a catinelle » est un passage obligé.
Nathan Gourdol