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Peaky Blinders, Gangs of Birmingham
Véritable révélation de l’année 2013 projetée ce mercredi au FIPA, Peaky Blinders raconte l’histoire de Thomas Shelby (Cillian Murphy), chef de clan dans l’Angleterre de 1919. Axé tour à tour sur la gestion familiale du clan et les ambitions de conquêtes de Thomas Shelby, Peaky Blinders allie un rythme soutenu et une intrigue haletante.
Le gang des Peaky Blinders règne en maître sur un petit quartier de Birmingham. Dirigée par le charismatique calculateur Thomas Shelby, héros décoré de la guerre de 14-18, la famille Shelby organise des paris hippiques illégaux. Mais cette situation va changer le jour de l’arrivée de l’inspecteur en chef Chester Campbell (Sam Neil), officier de la police royale irlandaise. Ce dernier va alors être chargé de faire le ménage et tenter de remettre de l’ordre. Il va se confronter au clan des Peaky Blinders et à Thomas Shelby. Pendant ce temps le clan va devoir faire face à de nombreux conflits internes.
Une histoire de famille
Les deux épisodes de Peaky Blinders diffusés lors de la 27e édition du FIPA ont donné le ton. Le premier épisode est chargé comme tout pilote de poser le contexte et les personnages. On plonge petit à petit dans l’univers violent de l’époque. Le second épisode, plus dynamique, nous impose un rythme plus soutenu dévoilant plus en profondeur les protagonistes. On y découvre Thomas Shelby, stratège ambitieux et méticuleux n’ayant pas peur de défier à la fois les forces de l’ordre et les clans adverses pour réussir son ascension. Les autres membres de la famille ne sont pas en reste : que ce soit Arthur, le frère aîné impulsif et brutal qui a perdu son autorité au sein de la famille, Ada, la jeune sœur amoureuse de l’ex meilleur ami de Thomas ou encore la tante Polly, figure matriarcale des Peaky Blinders.
L’ambiance de la série retranscrit de manière sublime le cadre historique. Impossible de ne pas se sentir happé par les bas-fonds de Birmingham, sales et gangrenés par la violence, la drogue, et la contrebande. Même si l’époque diffère, on n’est pas loin de l’atmosphère de Gangs of New York de Martin Scorsese, que ce soit les quartiers délabrés ou la violence au cœur des conflits entre les gangs. Les dialogues participent aussi grandement à la mise en abîme du spectateur. On se délecte du langage crû, parfois vulgaire, mais toujours immersif. Les répliques claquent, les personnages sont éclectiques, l’ambiance est électrique : la recette fonctionne.
Red Right Hand
La bande-son apporte la touche finale qui donne à la série cette aura si particulière. Que ce soit le thème du générique (Red Right Hand de Nick Cave) ou les nombreuses chansons des White Stripes, la B.O.complète à la perfection l’atmosphère de la série. Des premiers accords de « I Think I Smell a Rat » au refrain de « Love Is Blindness », la tension monte et le spectateur halète devant la qualité de la direction artistique des scènes d’action. On a presque l’impression de s’être battu aux côtés des Peaky Blinders l’espace d’un instant et d’en être ressorti plus endurci.
Peaky Blinders est une réussite totale, si bien qu’il est impossible de faire ressortir un défaut marquant. Le casting, la vidéo et la bande-son s’accordent parfaitement pour nous offrir une reconstitution époustouflante de cette période sombre de l’Angleterre. Même si aucune version française n’est pour l’instant prévue, la saison 2 devrait arriver cette année, elle aussi composée de 6 épisodes de 52 minutes.
Pour avoir un aperçu de la série, le trailer suivant vous mettra sûrement l’eau à la bouche :
Vincent Dromard
Alexandre Baron