Hostages, prise d’otage à l’israélienne

Réalisée par les Israéliens Rotem Shamir et Omri Givon et présentée ce mercredi au FIPA, la série Hostages nous raconte l’histoire d’une famille dont la vie va basculer lors d’une prise d’otage. Un habile mélange entre scènes d’action et mélodrame familial.

Hostages nous invite dans la vie d’une chirurgienne réputée sur le point d’effectuer une opération de routine sur le premier ministre israélien. Tout aurait pu se passer sans accroc si un groupe de terroristes n’avait pas décidé de les prendre, elle et sa famille, en otage. Ils n’ont qu’une seule revendication : elle doit commettre une erreur médicale qui causera la mort du premier ministre. Si elle refuse d’obéir, sa famille sera exécutée. La mère de famille devra alors trouver un moyen de sauver ses proches tout en évitant de commettre l’irréparable.

Le portrait d’une famille

Plus qu’une course contre la montre pour sauver sa famille et le premier ministre, Hostages est avant tout le portrait d’une famille. Le premier des deux épisodes présentés au FIPA est d’ailleurs principalement centré sur l’introduction des différents membres de cette famille. On y découvre la mère, chirurgienne réputée très impliquée dans sa carrière, le père, principal de lycée autoritaire et chef de famille endetté, la fille aînée, paniquée par une grossesse inattendue et enfin le benjamin, marchandant les réponses aux contrôles.

Plus que la personnalité de chaque personnage, c’est aussi les relations entretenues par les membres de la famille qui vont avoir leur importance. Face à l’adversité, les comportements vont changer et les personnages évoluer.

Classique, mais efficace

Les scènes d’action vont venir dynamiser la série en accélérant le rythme avec habileté. L’équilibre entre drame familial et série d’actions est assez bien trouvé. Le montage vidéo est plutôt classique et n’apporte pas vraiment d’originalité, mais il n’y a pas de mal à se reposer sur des schémas éprouvés et efficaces. Le jeu des acteurs est convainquant, et même si on retrouve dans Hostages quelques personnages types un peu stéréotypés, le résultat est vivant. Le cadrage sur la famille plutôt que sur l’action sert aussi les personnages qui gagnent de ce fait en profondeur et en crédibilité.

Même si Hostages ne réinvente pas le genre, son orientation sur la vie de famille fait son originalité. La série évite ainsi de tomber dans le genre action surexploité à l’américaine et gagne en intérêt. Preuve qu’il s’en faut de peu pour que la série perde son charme : le remake américain au budget 33 fois plus important que la série de départ n’a pas réussi à trouver son audience aux États-Unis, au point que la question d’une éventuelle saison 2 semble compromise. Dommage, surtout quand on sait que Canal+ a acheté les droits de diffusion de la version américaine dont la diffusion devrait débuter en mars 2014.

Vincent Dromard

Alexandre Baron