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Juninho, clap de fin
Une phase arrêtée, un mur qui saute en vain, un gardien concentré comme jamais mais toujours battu, un ballon qui ne tourne pas, qui prendre la hauteur, avant de redescendre comme par magie, les lois de la physique revisitées, le cuir qui transperce les filets puis le stade qui chavire, tout ça est définitivement terminé. Le grand Juninho a décidé de raccrocher les crampons à tout juste 39 ans. Hommage.

Juninho dans son action favorite : le coup franc. Il en a mis 44, pour un total de 100 buts avec l’OL. (Crédit photo D.R.)
Un homme droit
« Juni » est un homme droit, un homme bon. Un fidèle soldat qui a combattu pour l’OL entre 2001 et 2008 où il a passé ses meilleures années. Il a même quitté la capitale des Gaules en larmes, au bord du malaise. Si tout est carré avec le Brésilien, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il aime les chiffres ronds. Tout d’abord, Juni a annoncé sa retraite ce lundi 31 janvier 2014, soit le jour de son trente-neuvième gâteau d’anniversaire. Une affection pour les chiffres ronds qui se remarque également dans son nombre de buts marqués à l’OL : 100.
Juni, tireur d’élite
Juninho a inscrit 44 coups francs sous le maillot rhodanien. Il a terrifié de nombreux gardiens, les a souvent fait douter, pleurer, au point même d’en démoraliser certains. Véritable tireur d’élite, il a longtemps été considéré comme le meilleur tireur de coup franc d’Europe. Le Bayern Munich, le Real de Madrid, le Werder de Breme, le PSV Eindhoven de la grande époque, ou encore le FC Barcelone se rappellent encore de lui. Avec le souvenir d’un artisan canonnier, un homme aux pouvoirs magiques, capable de transformer un coup franc en penalty. Oliver Kahn s’en est même cassé les dents sur son propre poteau. Agrippé à la fenêtre de sa chambre, au centre de formation de Tola Vologe, un certain Clément Grenier, 16 ans, admire le maître à l’entraînement, il raconte : « Il avait le génie mais il travaillait au quotidien après l’entraînement a confié le milieu de terrain olympien, nouveau phénomène des coups francs à Lyon.
Un gagneur

Juninho était le plus talentueux et le plus digne de représenter le grand OL des années 2000. Il fête ici le cinquième titre consécutif de son équipe. (Crédit photo : D.R.)
Plus qu’un génie, Pernanbucano Juninho était également un gagneur, un capitaine emblématique d’un OL à réaction qui a glané sept titres de champions consécutifs. Lyon a souvent été mené pendant sa période d’ultra-domination, mais l’élan insufflé par le capitaine brésilien combiné à son coup de patte dévastateur suffisaient à renverser chaque week-end des situations mal embarquées. Une donnée que Bernard Lacombe, conseiller du président Aulas, a d’ailleurs justifié en chiffres : « Lorsqu’il jouait à l’OL, il a été impliqué dans 217 des 534 buts que nous avons inscrits, soit 40,6% », a précisé Bernard Lacombe. Le départ de Juninho a forcément laissé des traces, sur et en dehors du rectangle vert. Dès son départ, des interrogations demeuraient à l’OL : qui pour botter les coups francs aussi efficacement ? Mais surtout qui va prendre le rôle paternel dans le vestiaire ? Juni avait une aura très audible par la jeunesse lyonnaise particulièrement florissante. Conséquence directe : Lyon, depuis le départ de son maître à jouer, n’a plus été championne de France. Puis est venu le temps de brefs passages à Al-Gharafa pour Juninho, au Red Bulls, avant de boucler la boucle avec le Vasco de Gama. Une blessure musculaire, qui l’éloigne des terrains pour une durée de trois ou quatre mois, a finalement raison du maestro brésilien. Après avoir bouclé la boucle au Vasco en tant que joueur, n’envisagerait-il pas de la boucler en tant qu’entraîneur… à l’OL ? Rien de concret aujourd’hui, mais Juni a des projets plein la tête.
Bravo et merci Juni.
Jérémy Satis