Le Super Bowl : « mieux que la Coupe du Monde de football »

Dimanche 2 février, pour la 48ème édition du Super Bowl, les Iron-Mask  de Cannes ont décidé d’organiser une soirée spéciale au Cannes Garden Tennis Club.

 

"L'affiche de la 48ème édition du Super Bowl à New York entre Seattle et Denver" (Crédit Photo : D.R.)

« L’affiche de la 48ème édition du Super Bowl à New York entre Seattle et Denver » (Crédit Photo : D.R.)

Lundi 3 février, 00h05: pour beaucoup d’endormis, c’est simplement une nouvelle semaine qui commence. Mais pour les personnes présentes dans la salle, c’est l’événement le plus attendu de l’année. A une demi-heure du coup d’envoi, l’excitation commence à monter au Club House du Cannes Garden Tennis Club. Les débats sont de plus en plus bruyants et tous cherchent à s’occuper avant le début du match. Des joueurs des Iron Masks, club cannois de football américain,  ainsi que de simples fans, forment un public d’une trentaine de personnes. Chacun donne son pronostic, plus ou moins objectif. Seul le gérant du club, assis sur une chaise dans un coin de la salle, reste silencieux. Il confiera plus tard avoir accepté cette soirée « au nom du partenariat qui existe entre le Tennis Club et les Iron Mask et surtout de l’amitié qui [le] lie aux dirigeants ».

Peu avant une heure du matin, le match démarre. D’un côté de la salle, une télé diffuse la rencontre en français. De l’autre, se trouve un rétroprojecteur où l’on peut suivre le match en version originale. « Le football américain se regarde en anglais, affirme Benjamin, un des joueurs des Iron Masks. Les commentateurs français sont pas mal, mais rien ne remplace la version originale ». Ici, ce n’est pas la bière qui coule à flot mais plutôt les boissons énergisantes et le café. Tout le monde est conscient que la nuit sera longue. Dès la première période, le match est à sens unique. L’une des deux équipes prend le large et ne laisse aucune chance à l’adversaire. Une physionomie de match qui a pour effet de rendre la salle silencieuse. Même le traditionnel spectacle à la mi-temps n’arrive pas à réchauffer l’ambiance. Benjamin résume l’état d’esprit général : « On n’est pas venus pour voir Bruno Mars mais le match, sauf que là il n’y a plus aucun suspense. C’est dommage ». L’horloge affiche déjà 3h15 alors que les moins téméraires commencent à partir. « On travaille demain et le réveil risque d’être très dur », se défend un homme qui quitte la salle avant même la reprise du match.

Bruno Mars et ses musiciens ont assuré le traditionnel spectacle à la mi-temps (Crédit Photo : Larry Busacca/Getty)

Bruno Mars et ses musiciens ont assuré le traditionnel spectacle à la mi-temps (Crédit Photo : Larry Busacca/Getty)

Au milieu de la seconde mi-temps, certains téléspectateurs remarquent qu’un décalage existe entre les deux retransmissions. Les images sur le rétroprojecteur arrivent quelques secondes avant celles sur la télé. L’occasion pour les adeptes de la version originale de gâcher le spectacle en commentant chaque action avant même que les autres ne les voient. Un épisode qui sera le seul moment fort de cette seconde mi-temps. Le vainqueur du match ne fait plus aucun doute et son issue n’a que très peu d’intérêt. Pourtant, plus d’une dizaine de personnes reste jusqu’à la toute fin de la rencontre au grand désespoir du gérant. Alors que l’homme est toujours assis sur sa chaise, ses paupières se font de plus en plus lourdes et ses regards incessants sur sa montre trahissent son envie de terminer la soirée. Un souhait exaucé aux alentours de 5h30 du matin quand la salle se vide enfin après le coup de sifflet final. La déception d’avoir vu un match sans réel suspense, mais personne ne regrette d’être venu comme l’explique Clément, fan de ce sport : «  Le Super Bowl c’est mieux que la finale de la Coupe du Monde de football. Personne ne voudrait manquer la finale de la Coupe du Monde, alors on ne veut pas manquer non plus le Super Bowl ». Cette soirée a deux objectifs. D’une part, elle permet de rassembler les joueurs de l’équipe, d’autre part elle peut servir à attirer quelques personnes vers ce sport en mal de popularité en France. En attendant, tous devront retourner au bureau ou à l’école quelques minutes plus tard…

Lucas VOLA