Clarcèn a les moyens de nous faire chanter

Le 22 février, France Inter annoncera les 12 artistes sélectionnés pour la deuxième phase de son concours Radio Crochet. Rencontre avec Clarcèn, la seule artiste du concours à représenter la Côte d’Azur.

Ça y est, c’est fait. Clarcèn s’est produite dans le studio 106 de la Maison de la Radio, le 8 février dernier. C’était la cinquième soirée du Radio Crochet, l’émission de France Inter au sous-titre révélateur : « On a les moyens de vous faire chanter ». Car à la clé, c’est le gros lot : le gagnant sortira un album labélisé Cinq7  (The Do , Saez …), inscrira 25 dates minimum sur la liste de sa tournée organisée par Astérios Productions  (Orelsan , Olivia Ruiz , Sanseverino, …) et se verra proposer un partenariat avec la chaîne de magasins FNAC, mais aussi avec France Inter et la Sacem (la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de musique) . De quoi faire rêver et chanter bon nombre d’artistes en herbe.

Au départ, ils étaient 5 000 artistes à se porter candidats. 54 seulement ont été auditionnés, parmi lesquels Clarcèn est arrivée en 5ème position. Une performance que la présentatrice Valli (qui anime, entre autres, l’émission musicale Live me Do sur France Inter) ne s’est pas privée de rappeler juste avant que Clarcèn ne monte sur scène. Chaque samedi, 4 candidats se retrouvaient au studio 106 pour présenter leurs créations au public, et ainsi les encourager à voter pour eux sur la page internet du concours. Aujourd’hui, tous attendent impatiemment le 22 février ; ils sauront ce jour-là quels seront les 12 candidats à se présenter devant un jury d’experts, composé des chanteurs Zazie  et Orelsan, mais aussi de la journaliste Pascale Clark, des représentants du label Cinq7, de la FNAC et de Because éditions , sans oublier son président Didier Varrod (aussi président des Victoires de la Musique).

« Clarcèn est un prolongement de moi »

A 31 ans, Laurence Cherbuy est loin d’être une débutante dans la musique. Elle forme son premier groupe « Mastaya » à 17 ans, puis un second, « Haute Couture ». Les deux groupes se sont développés dans la région niçoise. Une mère pianiste, un père musicien autodidacte, une sœur musicienne elle aussi… Des origines propices à la découverte de son talent.
Mais ce n’est pas au conservatoire que Laurence Cherbuy s’épanouit en tant que musicienne. « J’y ai commencé le piano à 6 ans, mais je n’ai pas eu un très bon cursus en conservatoire, raconte-t-elle. En fait, je n’ai jamais été très bonne pianiste ». C’est en suivant des cours particuliers en piano jazz que la jeune artiste se découvre. A la maison, elle improvise beaucoup avec sa sœur.

Clarcèn naît en 2011. « C’est un anagramme bidouillé de mon prénom, explique-t-elle en riant. Il fallait que le nom soit à la fois sonore et à la fois ce que j’allais présenter de mon intimité au public. » Depuis, elle a parcouru un long chemin. Elle se produit dans de nombreux bars, puis dans plusieurs salles et festivals de la région… Elle fait même les premières parties de Sophie Hunger à Nice, ainsi que de Cœur de Pirate, artiste à laquelle on l’a souvent comparée pour sa voix fragile et voilée. Une voix « timide comme tout », comme le décrit Valli sur France Inter. « J’ai beaucoup forcé sur ma voix, surtout étant adolescente. Après avoir pris des cours de chant, je sais maintenant l’accepter comme elle est et rester authentique. »

Pour financer son EP, Clarcèn a fait appel à la finance participative (ou crowdfunding). (Crédits : Roxane Petitier)

Pour financer son EP, Clarcèn a fait appel à la finance participative (ou crowdfunding).
(Crédits : Roxane Petitier)

Premier EP pour début de carrière ?

Le 17 février, le premier EP de Clarcèn est sorti. Il sera disponible à la fin de ses concerts et peut-être dans quelques magasins FNAC. Composé de 5 titres, il présente à ceux qui ne la connaissent pas encore son univers feutré, aux harmonies électro-pop et sensuelles. Cette même semaine, un clip sortira aussi. Tout s’accélère pour Laurence Cherbuy : « En ce moment, tout mon temps y est consacré : trouver des partenaires, préparer le live… Jusque-là, je faisais de la traduction à mon compte. Mais aujourd’hui, je ressens un truc inconnu ; je sais que c’est le bon moment pour tenter ma chance ». Evidemment, le but ultime de Laurence Cherbuy serait de pouvoir vivre de sa musique. Pour cela, la radio semble être un bon allié. Une occasion rêvée pour la jeune artiste que de pouvoir participer au concours de France Inter, « une référence pour moi », ajoute-t-elle.

Pour Laurence Cherbuy, une chanson est une ambiance en construction. « Tu n’ouvres pas une porte comme ça, fait-elle dans un grand geste. Non, tu l’ouvres progressivement. C’est comme ça que mes titres sont construits ». Une minutie perceptible à l’écoute de ses titres qui, parfois, rappellent ceux de Camille. On pense aux chœurs, dans « Je te découvre », mais aussi aux différentes strates sonores qui s’ajoutent petit à petit dans « Je m’habituerai », ce qui est une des marques de fabrique de Camille. Mais ce qui fait la singularité de Clarcèn, c’est cette harmonie jazzy en constante modulation, à la fois tranquille et perturbante, que le titre « The silence in me »  illustre parfaitement. Il suffit de tout laisser tomber le temps d’une chanson, de se laisser transporter, et voilà que l’on est conquis.

Sur la plage de Biot, Clarcèn interprète « A l’arraché », un titre qui ne fait pas partie de son EP. (Crédit photo : S.Shojaei)

Sur la plage de Biot, Clarcèn interprète « A l’arraché », un titre qui ne fait pas partie de son EP. (Crédit photo : S.Shojaei)

Clarcèn, « A l’Arraché »


Suzanne Shojaei