Cannes : la campagne où on ne l’attend pas

Publié par La rédaction le 2 mars 2014 dans Local | Poster un commentaire

Julien, Daniel et Jean-Louis font partie des agriculteurs choisis parmi d’autres volontaires pour s’installer sur les terres proposées par la ville de Cannes en septembre 2012. Un an plus tard, ils racontent leurs débuts dans la basse-vallée de la Siagne, entre Cannes et Mandelieu.

Cannes : sa Croisette, ses hôtels, son tapis rouge… Qui pourrait croire qu’à dix minutes en voiture se trouvent des terres cultivées, selon des méthodes biologiques ? Bras nus sous le soleil de décembre, Julien Rostan, maraîcher, est satisfait. Au départ, il était jardinier. A la recherche de terres pour cultiver des fraises, Julien remarque une annonce dans Nice-Matin. Il obtient trois hectares : l’occasion de voir plus grand avec le maraîchage. « C’est une opportunité inespérée, je m’attendais à moins. »

Satisfait, l’exploitant de la parcelle d’en face Jean-Louis Lautard l’est aussi. Cet apiculteur, cannois de naissance, est heureux de cette politique de revalorisation du terrain. « Des projets ont détruit des prairies. Là, il y a une volonté de pérenniser le terrain ; c’est assez rare pour le souligner, surtout pour Cannes. »

Non loin des ruches, les cultures hors-sol de Daniel Basles. Il utilise ses 1 000 m² pour la production de graines germées en barquette. La proposition de la mairie de Cannes s’est présentée comme une solution ; il cherchait depuis longtemps un terrain où monter ses préfabriqués. Il est actuellement installé dans des locaux provisoires, ses cultures nécessitant le raccord à l’électricité. C’est le seul bémol : la mairie de Cannes s’était engagée à la fournir directement. Mais à ce jour, ni Daniel ni Julien n’en bénéficient. La commune n’a pas donné suite à nos sollicitations à ce sujet. Mais pas d’inquiétude chez les agriculteurs. Chaque chose en son temps.

Vous avez dit SCOT ?

Le Schéma de Cohérence territoriale, appliqué en décembre 2011, concerne près de 200 hectares pour un grand projet municipal. Objectif : créer une « zone verte »  dans la basse-vallée de la Siagne, entre Cannes et Auribeau-sur-Siagne. Cinq hectares ont été loués à des agriculteurs volontaires dès septembre 2012. La mairie de Cannes mettra en place une ferme pédagogique et 48 jardins familiaux de 90 m² chacun, proposés aux Cannois pour 90€ par an. Une promenade le long du Béal sera aussi aménagée. « Pour l’instant, les jardins familiaux et la ferme pédagogique sont encore en travaux. », indique Daniel Basles, un agriculteur déjà installé dans la zone. En attendant la fin des travaux, aucune location n’est possible. Mais la mairie attend déjà des inscriptions sur liste d’attente.

Julien Rostan, un exploitant heureux sur ses nouvelles terres cannoises. (Photo : S.Shojaei)

Mathias Hubert

Suzanne Shojaei