La spéculation immobilière mise en cause à Cannes

La coordination européenne pour le Droit au Logement et à la ville  a organisé le mercredi 12 mars une manifestation contre le MIPIM (Marché International des Professionnels de l’Immobilier) qui s’est déroulé du 11 au 14 mars au Palais des Festivals. Un acte symbolique de lutte contre la spéculation immobilière.

 

 

 

L’association Droit au Logement, la Ligue des Droits de l’Homme, l’International Alliance of Inhabitants, la CNT, ATTAC et le CCFD étaient rassemblés au marché Forville. (Crédit Photo : Nicolas Richen)

L’association Droit au Logement, la Ligue des Droits de l’Homme, l’International Alliance of Inhabitants, la CNT, ATTAC et le CCFD étaient rassemblés au marché Forville. (Crédit Photo : Nicolas Richen)

 

C’est une première.  Sur place, douze délégations européennes et de nombreux militants locaux. Malgré la réticence de la commissaire de police de Cannes et du député-maire Bernard Brochand l’événement a bien eu lieu au marché Forville et non pas sur les Allées de la Liberté comme initialement prévu. La journée a commencé par une conférence de presse, où les représentants européens ont dénoncé le rôle du MIPIM dans « les crises qui ébranlent les économies et appauvrissent les peuples ». Ensuite il y a eu un repas populaire place du marché. Le moment le plus attendu, le tribunal populaire des « spéculateurs », a commencé en début d’après-midi. Chaque délégation s’est exprimée pendant environ sept minutes. « Promoteurs et spéculateurs se jouent des crises, changeant de terrain de jeu lorsque le précédent est dévasté, et y retournant à nouveau lorsqu’il est remis à flot et ce, au prix de nombreux sacrifices des populations et des Etats ». Les propos étaient virulents envers ces « requins de l’immobilier », mais l’ensemble de la journée s’est déroulée dans le calme. La veille, des militants du DAL avaient occupé les locaux d’une agence foncière à Paris : « Cette agence se rend au MIPIM, on suppose qu’elle va vendre du patrimoine public », avait expliqué un des porte-parole du DAL.

Certains invités du MIPIM ont esquissé un sourire en passant à côté des manifestants, d’autres ont été hués. (Crédit Photo : Nicolas Richen)

Certains invités du MIPIM ont esquissé un sourire en passant à côté des manifestants, d’autres ont été hués. (Crédit Photo : Nicolas Richen)

 

Le MIPIM ce sont 20 000 professionnels –responsables de banques et assureurs, fonds d’investissements, fonds souverains, architectes, promoteurs, collectivités publiques, etc- qui vont défiler devant le Palais des Festivals. Trois « marchés prometteurs » ont été mis à l’honneur : Turquie, Brésil et Russie. Pour les « anti-MIPIM » il s’agit bien des trois prochaines victimes de la spéculation.

Jean-Baptiste Eyraud, fondateur de l’association Droit Au Logement (DAL), estime que les collectivités publiques aident les spéculateurs à faire leur « business ».

 

Jean-Baptiste Eyraud, une des figures importantes du droit au logement en France. (Crédit Photo : Nicolas Richen)

Jean-Baptiste Eyraud, une des figures importantes du droit au logement en France. (Crédit Photo : Nicolas Richen)

 

Une militante venue de Lisbonne se félicite de ce premier pas vers une coalition européenne pour défendre le droit au logement.

Pour Henri Rossi, président de la Ligue des Droits de l’Homme pour le secteur Cannes-Grasse, il faut sanctionner plus durement les municipalités qui ne respectent pas la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain).

Parmi la classe politique, seul le Front de gauche était représenté. « Les banques et les assureurs nous disent que c’est pour fluidifier le marché. Nous, on dit que ça sert à spéculer », a résumé Dominique Henrot, candidat à l’élection municipale de Cannes.

 

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Nicolas Richen

César Prieto Pérochon