La Grande Guerre, cent ans après

2014 signe le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Commémorations et hommages se succèdent pour l’anniversaire de ce qui a été un des plus grands traumatismes du vingtième siècle.

 

Le passé reprend vie dans le présent avec Guillaume Amat

 Guillaume Amat, un photographe français rend hommage aux sacrifiés de la Grande Guerre, en juxtaposant clichés d’archives et images d’aujourd’hui : à Verdun, la plaine actuelle est vallonnée sous le coup des explosions dont il reste des traces. Au centre de l’image, l’histoire reprend sa place : un nuage de fumée s’élève au dessus d’une végétation détruite, brûlée. Une autre photo d’archive montre des hommes en noir et blanc creuser une tranchée qui n’existe plus de nos jours, dans ce champ de la Marne. Des photos troublantes, poétiques, qui glissent dans le regard du spectateur la mémoire de la Grande Guerre. Devant cette nature presque intacte, seuls les clichés laissent deviner l’horreur du passé.

Photo de Guillaume Amat/ CR: Guillaume Amat
Photo de Guillaume Amat/ CR: Guillaume Amat

 

« Apocalypse » : La Première Guerre Mondiale en couleur sur France 2

France 2 diffuse à partir du 18 mars la série documentaire « Apocalypse, la Première Guerre Mondiale ». Elle succède à « Apocalypse, la Deuxième Guerre Mondiale », également réalisée par Isabelle Clarke et Daniel Costelle respectivement réalisatrice et historien. Cinq épisodes de cinquante minutes, exclusivement constitués d’images d’archives, pour traduire presque cinq ans d’horreur qui firent dix-huit millions de morts. Au total, trente-cinq documentaires seront diffusés tout au long de l’année pour commémorer la Grande Guerre. Certains documents sont inédits, d’autres plus connus. La grande nouveauté repose sur la restauration de la couleur. Les tranchées reprennent vie, alors que le sang rouge des soldats coule sur le sol. Daniel Costelle et Isabelle Clarke s’accordent à comparer le noir et blanc à une amputation, et la couleur à la réalité. Cinq-cents heures de film et deux-ans-et-demi plus tard, le documentaire est monté et les images colorisées. Pour regrouper tous ces fragments d’histoire, une collaboration internationale s’est mise en place : certains films viennent de Russie, d’autres d’Angleterre ou encore d’Allemagne.

Entre fiction et histoire

«  Apocalypse, la Deuxième Guerre Mondiale » (2009) et « Apocalypse, Hitler » (2011) avaient suscité critiques et polémiques. La colorisation des films d’archives ne fait pas l’unanimité, surtout chez les historiens. Où s’arrête l’histoire et où commence la fiction? Certains comparent la couleur à un maquillage qui cache la réalité, d’autres l’encensent.

Fabrice Puchalt, responsable des documentaires sur France 2 clarifie la situation : « Isabelle Clarke et Daniel Costelle ont construit un récit, et leur point de vue n’est pas celui de deux historiens mais de deux cinéastes ». La réalisatrice confirme : « Nous sommes plus cinéastes que documentaristes » déclare-t-elle aux journalistes du Monde. Les archives sont un trésor, Isabelle Clarke et Daniel Costelle sont « des archéologues audiovisuels qui trouvent un objet rare et le font briller ».

Eva Garcin

 

Une réflexion sur “La Grande Guerre, cent ans après

  1. Je n’ai malheureusement pu voir que le 1er épisode de ce film, et quoiqu’on en dise, je recommande chaleureusement. C’est techniquement très bien fait, et historiquement ça ne peut faire de mal à personne!
    Et là, on on se retrouve face à la bêtise insondable de l’homme… et à l’un des pires moments de notre histoire.

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