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L’aide-soignant et le patient, une expérience humaine
Être aide-soignant (AS) ne se résume pas à assurer auprès des patients des soins d’hygiène et de confort. Parce qu’ils sont en première ligne, ceux que l’on nomme les AS sont souvent ceux qui apportent un soutien psychologique au quotidien.
Clément est en formation à la Croix-Rouge française,à Toulouse. Son but ? Obtenir le diplôme d’aide-soignant. Pour lui, il ne suffit pas de souhaiter faire partie du corps médical pour être un bon AS. Il faut aussi prendre en compte un aspect que l’on oublie bien souvent : la dimension psychologique du métier. Même s’il admet avoir reçu certains conseils sur des situations données, c’est au travers de ses stages qu’il découvre chaque fois des cas différents. « Il faut sans cesse s’adapter », voilà ce qu’il ne cesse de répéter. Mais dans tous les cas une chose est sûre : tous les patients méritent d’être traités avec respect.
Même si c’est une question de « feeling », il y a une conduite à tenir face au patient. Il faut faire en sorte qu’il se sente le mieux possible, moralement et physiquement. Bien évidemment, le sentiment de bien-être commence avec le bien-être physique. Comme l’explique Clément, c’est là que l’AS intervient. Il est là au quotidien, est attentif aux besoins de son patient, tout en le traitant non pas comme une personne dépendante, mais comme son égal.
Dans les maisons de retraite par exemple, c’est au travers de diverses activités que le corps médical parvient à faire sortir les résidents de leur routine. Conserver et entretenir un lien social est primordial, malgré les difficultés que certains rencontrent à vivre « en communauté ». Pour cela, diverses animations leur sont proposées…
Lorsqu’il se confie, Clément semble passionné par ce métier. Être aide-soignant, c’est aussi partager et toujours chercher à tisser des liens avec autrui. Malheureusement, les AS connaissent également des difficultés avec lesquelles il faut composer. Lorsqu’une personne nécessite un support médical, il semble évident qu’il faut lui apporter tous les soins et le soutien nécessaires. Pour les familles, il n’est pas toujours facile de gérer ce genre de situation. Les AS ont donc pour mission de les épauler…
On oublie bien trop souvent que les médecins, les infirmiers ou les AS ne sont pas des robots. Eux aussi peuvent rencontrer des problèmes émotionnels. Comme le patient, dont une charte retrace les droits et les devoirs, le corps médical dispose de solutions en cas de difficultés. Avant d’en arriver à des mesures extrêmes, il existe des méthodes afin de se protéger psychologiquement. Mais malheureusement, il n’y a pas de remède miracle : c’est à chaque aide-soignant de trouver le juste milieu entre une trop grande et une trop faible implication. Chacun doit trouver le moyen de se protéger psychologiquement. Pour sa part, Clément n’a pas mis longtemps avant de trouver ses limites.
Manon Bazerque
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Un article sensible, intelligent, et en plus agréable par l’alternance de l’écrit de te l’audio.
Ce métier n’est pas accessible à tout le monde car il faut une bonne dose d’abnégation et de courage pour le faire. Sa valorisation dans le milieu hospitalier n’est pas non plus évidente. De plus, métier de contacts humains par excellence, il est compliqué par le fait que le vis à vis est un malade, qui n’est pas toujours à même de « faire la part des choses » et qui peut devenir extrêmement exigeant. Il faut donc, comme le dit ce jeune professionnel, faire le maximum tout en restant dans son métier. C’est là qu’il est important pour se protéger psychologiquement de bien faire la différence entre empathie et sympathie!
Souhaits de réussite à Clément!