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Iran : emprisonnée pour du militantisme pacifique
Maryam Shafipour, 27 ans, militante du droit des femmes en Iran, a été condamnée le 3 mars à sept ans de prison ferme et à deux ans d’inactivité sur internet.
Arrêtée en juillet dernier, elle est incarcérée depuis à Téhéran. Maryam Shafipour est condamnée pour “propagande contre le régime” et pour sa “participation à des rassemblements perturbant l’ordre public”. Étudiante pour devenir ingénieure agricole, elle avait déjà été interdite de poursuivre son cursus universitaire à cause de ses activités politiques dans son université.
Des charges absurdes
Il est difficile de croire que les faits qui lui sont reprochés méritent sept ans de prison. Son emprisonnement repose sur une antenne satellite que des agents de renseignement ont trouvée chez ses parents, sur des avis critiques qu’elle partageait sur Facebook, sur une demande de VISA qu’elle avait faite et sur son soutien à la campagne du leader d’opposition Mehdi Karroubi en 2009. Elle aurait aussi apporté de l’aide à des familles de prisonniers politiques.
Sa condamnation fait réagir
Une pétition publiée sur Facebook demande la libération de Maryam Shafipour au président iranien Hassan Rohani. On peut y lire : « Nous, les signataires de cette lettre ouverte, espérons que vous êtes déjà au courant de la condamnation de Maryam Shafipour, la première étudiante qui soit condamnée sous votre gouvernement d’espoir et de bonne gestion » (slogan du président Rohani). Dans un communiqué publié le 3 mars, Amnesty International a également demandé aux autorités iraniennes d’annuler la peine : « Les autorités iraniennes doivent annuler la sentence prononcée contre une étudiante de 27 ans, qui a été condamnée à sept ans de prison en raison de ses activités politiques pacifiques ».
La sénatrice canadienne Linda Frum a exprimé son soutien à la jeune femme dans une vidéo:
Pas de réaction du gouvernement iranien
Hassiba Hadj Sahraoui directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International rappelle que l’Iran participera à la vingt-cinquième session du Conseil des droits de l’homme fin mars et que le pays rejettera encore toute critique de son bilan relatif aux droits humains. D’après les parents de Maryam, son état de santé s’est détérioré en raison des mauvaises conditions de sa détention. D’après eux, elle devrait faire appel.
Manon David
Article à retrouver sur Un monde de femme