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Le top départ des présidentielles algériennes en France
À partir de samedi 12 avril, près de 815 000 ressortissants sont appelés à voter en France. Des élections anticipées, cinq jours avant la date du scrutin en Algérie.
L’ambassade d’Algérie publie la liste des 18 bureaux de vote ouverts dans l’hexagone. Pour les Alpes-Maritimes et le Var, 18 000 inscrits sont attendus aux urnes, afin de voter pour l’un des six candidats.
Abdelaziz Bouteflika, candidat fantôme
La campagne présidentielle algérienne est marquée par l’absence physique du principal acteur de ces élections. Candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, se présente très affaibli par un accident vasculaire cérébral survenu l’année dernière. Et depuis mai 2012, le président ne s’est plus adressé directement au peuple algérien. Il apparaît de manière rare et ponctuelle à la télévision, notamment lorsqu’il reçoit des délégations étrangères. Ce fut le cas en décembre dernier, avec l’ex premier ministre Jean-Marc Ayrault ou au début du mois d’avril avec le secrétaire d’état américain John Kerry. M. Bouteflika est toujours montré assis et parle avec difficulté. D’ailleurs, des représentants sont chargés d’assurer les meetings de campagne à sa place.

Abdelaziz Bouteflika de retour en Algérie en juillet 2013, après un séjour à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris. (Crédit photo : MAXPPP)
Tensions et Contestations
Cette situation a entraîné une vague de contestation dans tout le pays. D’abord sur les réseaux sociaux puis dans la rue. Étudiants, professeurs ou avocats dénoncent l’inaction d’un gouvernement, qui n’a pratiquement pas engagé de réformes politiques depuis qu’il est en place (1999). C’est toute une génération qui critique la candidature et le bilan de l’actuel président, réclamant plus de liberté et souhaitant un net changement. Ali Benflis, ex-premier ministre du pays et rival de M. Bouteflika, parle de la fraude électorale comme principal atout de l’actuel chef d’état. Un climat délétère s’est instauré dans le pays. Il est accentué par des affrontements entre communautés mozabites et arabes, qui ont lieu depuis des mois dans la vallée de Mzab au sud d’Alger.

Manifestation à Alger le 15 mars 2014, contre la quatrième candidature d’Abdelaziz Bouteflika (Crédit photo :Farouk Batiche, AFP)
Au vu de son état de santé déplorable, il paraît invraisemblable que le président algérien soit réélu. Pourtant, aucun état occidental n’a contesté sa capacité à diriger le pays. Jugé comme l’homme ayant amené la stabilité en Algérie, les grandes puissances souhaitent le voir rester chef de l’État, en partie afin de pouvoir conserver leurs intérêts. Le président Abdelaziz Bouteflika est à la tète du pays depuis 1999. Il se présente pour la quatrième fois et a toujours été élu à une écrasante majorité (74 % en 1999, 85 % en 2004 et 90 % en 2009).
Erwan Schiex
laisser la place à la jeunesse