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Se battre pour voter
Il y a soixante-dix ans, les femmes obtenaient le droit de voter et d’être élues. Près d’un siècle après les hommes.
La France a longtemps été en retard par rapport à d’autres pays , comme la Nouvelle-Zélande, où les femmes ont obtenu ce droit en 1893. L’ordonnance d’Alger du 21 avril 1944 effectuée par le Gouvernement provisoire de la République française présidé par Charles De Gaulle stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Les Françaises votent pour la première fois le 29 avril 1945 pour des élections municipales, la même année, elles élisent aussi l’assemblée constituante.
Les hommes politiques leur ont longtemps refusé ce droit. Beaucoup pensaient qu’une femme allait voter sous l’influence de son mari ou du prêtre. Leur rôle dans la Résistance et durant la guerre aura raison des préjugés.
Et aujourd’hui ?
Si les scrutins de liste favorisent la parité, les têtes de listes restent souvent masculines. Aux dernières municipales, 83% des maires élus sont des hommes. Plus généralement, ils sont 95% des présidents de conseils généraux, 73% des députés et 78% des sénateurs. La France est le premier pays à avoir adopté une législation sur le principe de parité. Même s’il est respecté, on remarque facilement que les femmes occupent toujours des fonctions moins importantes que les hommes. Édith Cresson est restée la seule femme Premier ministre de l’histoire de France, entre le 15 mai 1991 et le 2 avril 1992. Les lois permettent de progresser sur la « parité quantitative » mais il reste du chemin pour la « parité qualitative ».

Anne Hidalgo lors de sa victoire le 30 mars 2014, elle devient la première femme maire de Paris. (photo : MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)
Mercredi 16 avril, trois cents femmes maires se sont réunies à l’Hôtel de ville de Paris pour fêter ce soixante-dixième anniversaire. Anne Hidalgo, nouvelle maire socialiste de la capitale a lancé : « Je suis la fille de cette conquête« . Najat Vallaud-Belkacem, la ministre du droit des femmes a insisté sur l’importance de continuer le combat « de la parité qui est loin d’être gagné« . Pour François Hollande, « C’est l’histoire d’une conquête qui relève aujourd’hui de l’évidence (…) Ce droit n’a pas été octroyé aux femmes, elles l’ont conquis« .
Après le droit de vote des femmes, le prochain pas serait celui des étrangers. Une promesse de campagne qui n’est pour l’instant pas tenue mais que le président a évoqué dans son discours.
Manon David
Article à retrouver sur le blog : Un monde de femmes