Mine de rien, Nice a failli y passer

La finale pour le maintien entre Sochaux et Evian l’a éclipsé. La folle ambiance qui régnait en fin de saison à l’Allianz Riviera aussi. Mais l’OGC Nice a bien failli passer à la trappe cette saison, et peut remercier le hasard du calendrier qui lui a évité quelques sueurs froides lors de la dernière journée.

Imaginez, ne serait-ce que quelques secondes. Un Nice qui joue son maintien lors de la dernière journée contre un Lyon dans l’obligation de l’emporter pour jouer l’Europe. Si vous êtes supporter niçois, n’essayez pas, vous risqueriez d’avoir le vertige. Mais heureusement pour le Gym, la confrontation entre Sochaux et Evian a officialisé le maintien à la 36ème journée, les deux équipes ne pouvant pas prendre 3 points chacun. Et pourtant, Sochaux, Evian, voire Guingamp n’avaient rien à envier au Gym version 2013-2014. Si ce n’est l’ambiance peut-être.

Pire attaque du championnat.

Le prospectus distribué dans les travées de l’Allianz Riviera le confirmait. Jean-Pierre Rivère, le président niçois, est satisfait de la saison du Gym, bien que difficile sportivement. Et la nuance est importante. La transition du stade du Ray pour la grande Allianz s’est plutôt bien passée. L’affluence, chaque fois élevée, donne raison aux dirigeants niçois. Mais le jeu stéréotypé de l’OGC Nice en a ennuyé plus d’un dans les tribunes. Le Gym est de loin la pire attaque du championnat cette saison, et sauve les meubles grâce à sa défense (8e). Le Gym affiche une moyenne faiblarde de 0.79 but par match. C’est mince. Les hommes de Claude Puel n’ont d’ailleurs marqué que 10 points à l’extérieur cette saison. Une statistique qui les met dans les temps de passage de Sochaux, qui est relégué. Même Valenciennes, qui descend également en ligue 2, en a pris deux de plus.

Mais alors, à qui la faute ? Hier 4ème de ligue 1 et barragiste européen, aujourd’hui aux portes de la ligue 2, il y a forcément une explication ! La plus probante est celle de dire que le Gym était en surrégime l’an passé, avec un Dario Cvitanich à qui tout réussissait. L’Argentin a moins marqué cette saison, et s’en explique. Claude Puel lui a d’ailleurs souvent préféré la jeunesse avec Neal Maupay, Alexy Bosetti ou encore Franck Honorat.

La Populaire Sud a mis le feu à la tribune lors de la réception de Lyon samedi 19 mai. (Crédit photo : Jérémy Satis/SportsSpirit)

La Populaire Sud a mis le feu à la tribune lors de la réception de Lyon samedi 19 mai. (Crédit photo : Jérémy Satis/SportsSpirit)

Un effectif trop faible

La volonté de bien jouer est là. Puel en a fait son cheval de bataille. Les aiglons n’ont pas la cinquième meilleure possession de balle de la saison (52%) pour rien. Tenir le ballon c’est bien, le mettre au fond c’est mieux. Nice a un cruel manque de joueurs de qualité. Le départ de Renato Civelli a fait plus de mal qu’il n’y paraît. L’aiglon de l’année David Ospina a raté beaucoup trop de matchs sur blessure pour pouvoir instaurer une confiance à long terme avec ses défenseurs. Le portier niçois serait même suivi de près par Arsenal. Les trop jeunes Hassen et Veronese se sont succédé dans les cages. Si les milieux de terrain ont été la satisfaction principale cette saison, ils n’ont pas été mis en valeur dans le jeu. En cause, une très mauvaise connexion avec la ligne avant. On notera l’excellente saison de Nampalys ‘’Papy’’ Mendy, joueur le plus utilisé chez les Niçois. Le capitaine Didier Digard, toujours plein d’abnégation a su tenir son rang lui aussi. Mais le jeu niçois, toujours dans la « verticalité » comme aime à le rappeler le coach Puel, a fait passer l’équipe de bonne à moyenne.

Claude Puel a souvent placé son fils Grégoire titulaire au poste d’arrière-droit. Mais le fiston a fait trop d’erreurs techniques. Les Bosetti, Maupay, Eysseric, Bruins sont trop justes pour être des titulaires à part entière. Mais si le projet est sur le long terme, le Gym peut dire merci à son début de saison tonitruant, car si le FC Sochaux descend aujourd’hui, c’est peut-être à cause de son départ catastrophique. À titre indicatif, le Gym était 5ème de ligue 1 à la 10e journée. 5 points devant Lyon, et un peu moins sur Saint-Etienne. Puis est venue la fameuse série de 7 défaites de rang qui a basculé le Gym dans la deuxième partie de tableau, s’agrippant aux points pris en tout début de championnat. Les aiglons devront retenir la leçon. Pas sûr que les supporters rouge et noir soient aussi compréhensifs la saison prochaine.

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Jérémy Satis