
Étiquettes
Le tourisme victime de l’instabilité
2011 fut une année décisive pour le tourisme méditerranéen. D’un côté le Printemps arabe a déversé son flot de violence, laissant toute une région et son économie en difficulté. De l’autre, la Grèce est devenue la nouvelle destination à la mode, se développant considérablement. Aujourd’hui, les conséquences s’en ressentent encore.
Le Printemps arabe a frappé de plein fouet le tourisme méditerranéen. Des pays comme la Tunisie, le Maroc ou encore l’Égypte, si fréquentés il y a cinq ans, ont vu le nombre de touristes chuter brusquement. En Tunisie, selon le ministère du Tourisme, les recettes liées à l’activité touristique ont diminué de près de 30% entre 2010 et 2011. Et même si, depuis, les chiffres sont en légère hausse, ces révolutions ont entraîné une fréquentation touristique instable.
Laurence Rannou, responsable de l’agence Selectour à Cannes, confie que “les ventes pour cette région sont en dents de scie selon les attentats”. Le ministère des Affaires étrangères s’adapte aussi aux évènements. Sur son site internet, le gouvernement met à jour les précautions à prendre et les zones à éviter à l’aide de cartes. Malgré ces avertissements, certains téméraires n’hésitent pas à organiser leur voyage dans ces pays fortement déconseillés. Dans ces cas-là, Laurence Rannou refuse de mettre en place leur projet. “S’ils veulent partir, ils s’organisent eux-mêmes. Je suis responsable de ces personnes et je refuse de prendre des risques” déclare-t-elle.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Pourtant si le nombre global de touristes en Méditerranée n’a pas diminué, c’est parce que les touristes qui partaient autrefois en Afrique du Nord se sont rabattus sur d’autres destinations. La Grèce par exemple a largement profité des Printemps arabes. Le pays, qui était déjà une place forte du tourisme méditerranéen, a vu le nombre de ses visiteurs se multiplier, et ce malgré la crise économique. Pour Lucien Chabason, président du Plan Bleu pour la Méditerranée, cette attractivité est due à “une bonne gestion du territoire, notamment du littoral ainsi qu’un type de tourisme simple, que plus personne n’offre”. Une théorie appuyée par les chiffres puisque la Grèce a enregistré une augmentation de plus de 50% du nombre de touristes en 10 ans, avec 18 millions de visiteurs internationaux chaque année.
Lucas Vola
Eloïsa Patricio
Une bonne analyse.