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L’Allemagne dynamite le Portugal
La toute puissance face à l’impuissance. La sérénité contre la fébrilité. Un collectif opposé à des individualités. L’Allemagne a marché sur le Portugal ce soir.
Le peuple allemand était craintif à la vue de la composition d’équipe de Joachim Löw. Pas de numéro 9 de métier aligné, mais un Thomas Müller dans le même rôle qu’au Bayern Munich, en « faux 9 » comme on dit vulgairement : soit un avant-centre dans un rôle de second milieu offensif. Cette option tactique a été rapidement validée par la tournure des évènements. Thomas Müller ouvre la marque sur penalty (12e). Hummels double la mise sur un corner délicieusement frappé par Tony Kroos. Puis Müller, ce faux numéro 9, s’est même transformé en buteur de surface à deux reprises (45e, 78e), bien aidé par les mains peu fermes du gardien portugais Rui Patricio. Le Bavarois est même le premier joueur de cette Coupe du monde à marquer un triplé. Cette performance éclipse un peu celles de ses coéquipiers – tout aussi méritants – Ozil et Gotze sur la ligne d’attaque. Tony Kroos a livré une belle partie, enchainant les transversales millimétrées de 45 mètres. Cette Allemagne là est l’équipe qui a apporté le plus de certitudes collectives depuis le début du Mondial.
Pas un bon jour
De leur coté, les Portugais ont montré qu’ils n’étaient pas dans un bon jour. Et pour cause. En début de match, le gardien Rui Patricio a bien failli coûter l’ouverture du score aux Lusitaniens. Mis en difficulté par un de ses défenseurs, le portier portugais a dégagé ras de terre plein axe dans les pieds de Sami Khedira. Le joueur du Real Madrid n’est pas parvenu à cadrer sa reprise instantanée (9e). Cette action est à l’image de la fébrilité de l’équipe. Devant, Cristiano Ronaldo est en jambe mais discret. Il faut dire que ses partenaires ne lui permettent pas de se mettre en valeur. Avec Nani, ils sont les instigateurs des offensives portugaises. Mais l’effectif lusitanien a trop compté sur CR7. À l’image d’un Hugo Almeida qui cherchait coûte que coûte le ballon d’or 2013, avant de sortir sur blessure. Le Monégasque Joao Moutinho était à l’agonie, à l’image de sa fin de saison sur le Rocher. Pepe a – encore – pété les plombs et s’en est pris à Thomas Müller. Carton rouge logique pour le défenseur portugais. Collectivement, le match des hommes de Paulo Bento est proche du néant. La mésentente entre Nani et Fabio Coentrao (52e) alors qu’il y avait une occasion sérieuse de réduire la marque en est la parfaite illustration. Il y avait clairement un manque de lien dans cette équipe, un milieu de terrain trop tendre, s’en remettant trop souvent à Raul Meireles.
Difficile de dire si l’Allemagne était vraiment forte ou si c’est le Portugal qui était clairement en deçà. Ce qui est sûr, c’est que les Allemands ont livré une très grosse partie, avec un milieu de terrain très inspiré. Le Portugal n’était de son coté pas au niveau. Il faudra proposer tout autre chose samedi, contre le Ghana, pour conserver des chances de qualification. Les Lusitaniens ont déjà grillé leur joker.
Jérémy Satis
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