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« L’humanité n’est pas condamnée à la misère »
Rencontre avec Emmanuel Daniel, un journaliste indépendant qui a créé « Le Tour de France des Alternatives ». Le projet, concrétisé par un blog, devrait voir le jour sous forme de livre en octobre prochain.
Quand on vous dit Tour de France, vous pensez au cyclisme ? Et bien c’en est un autre qu’Emmanuel Daniel, journaliste indépendant de 26 ans, a entrepris l’an dernier. En effet, après des études de commerce et un contrat de professionnalisation à l’IPJ, il s’est lancé un grand projet : partir aux quatre coins de la France rencontrer des acteurs du changement afin de donner de la visibilité à des alternatives. Ainsi est-il parti « sur la route des utopies concrètes ».
Construire le monde de demain
« Ces alternatives montrent que quelque chose se passe. Il est important de montrer que l’humanité n’est pas condamnée à la pauvreté ou à la misère », affirme Emmanuel Daniel. Trois fois rien en poche, 17 étapes du 10 juin jusqu’en décembre 2013, une cinquantaine d’alternatives à mettre en valeur : le blog Le tour de France des alternatives est lancé ! Le journaliste insiste aussi sur le fait que ce sont des choses qu’il ne voit ni à la télé, ni en lisant son journal et que pourtant, « ce sont des réponses à des problématiques qui nous touchent tous : le logement, l’alimentation, la santé, l’éducation. » Ainsi, il est satisfait de pouvoir mettre en évidence que, partout dans notre pays, des citoyens construisent le monde de demain : ils relocalisent l’économie, renforcent la démocratie, préservent l’environnement ou encore favorisent le vivre-ensemble. « Il existe au moins une bonne nouvelle dans cet océan de mauvaises nouvelles, il y a des raisons qui nous font garder espoir : un autre monde est possible ».
Mais pour révéler cet autre monde, Emmanuel Daniel a dû se débrouiller pour trouver des fonds. « J’ai d’abord recouru au financement participatif grâce auquel j’ai recueilli 2000 euros ». Il a été sponsorisé par Allonzi et Slate à hauteur de 200 et 500 euros, il a également vendu des articles à des journaux classiques comme Terraeco.
Le projet collaboratif était aussi fondé sur l’économie du partage en matière de nourriture, logement et déplacement. A la suite du blog, le journaliste indépendant a décidé d’écrire un livre, censé être publié en octobre prochain, sur les enseignements tirés de son tour de France. Celui qui « voulai[t] approfondir les choses et prendre son temps », ne se donne pas pour autant l’étiquette de slow journaliste. Reste qu’une telle vision du métier est « bien plus épanouissante ».
Camille Degano
Bien sur, toutes ces initiatives sont sympas, mais restent des utopies, concrètes ou non.