3ème voie littoral : les usagers encore partagés

Publié par La rédaction le 14 septembre 2014 dans Economie, Local | Poster un commentaire

La troisième voie ferrée entre Antibes et Cagnes-sur-Mer a été mise en service le 15 décembre. Le but ? Plus de fluidité et de fiabilité.

La troisième voie littorale devrait désengorger le trafic azuréen. (Crédit photo: Eloïsa Patricio)

Tranquillement assise dans le train, Sophie, 19 ans, écoute de la musique. Tous les matins elle monte dans un train en gare de Saint-Raphaël et descend à Nice. Optimiste, la jeune femme pense que la voie littorale améliorera le trafic, surtout le week-end, période à laquelle le nombre de voyageurs est le plus élevé.

«il y aurait mieux à faire»

D’autres sont plus en colère. Sarah, 21 ans, étudiante, coupe Sophie pour s’insurger. Elle prend le train quotidiennement pour se rendre à Nice. Les grèves, les retards à répétition et les prix trop élevés la révoltent. « Avant d’ouvrir une troisième voie, ils devraient régler tous ces problèmes ». L’étudiante reste dubitative sur les services de la SNCF, notamment sur le fait que les agents ne préviennent pas, ou trop tardivement, en cas d’incidents. Paul est encore plus radical. Ce cadre de 35 ans fait souvent le trajet Grasse-Nice. Il délaisse son smartphone pour expliquer : « La nouvelle voie littorale a nécessité sept ans de travaux pour seulement un train de plus. C’est dommage, il y aurait mieux à faire ».

Même si des contestations se font encore entendre, la troisième voie est une véritable avancée pour améliorer le trafic azuréen. En cas d’accident, elle sera utilisée comme voie de délestage. Les trains grandes lignes pourront ainsi continuer à circuler. Il y aura donc moins de retards et des correspondances rapides.D’autres réponses à la hausse du trafic voyageurs sur la Côte d’Azur sont à l’étude. Pour désengorger le noeud niçois, une nouvelle ligne prioritaire est notamment envisagée.

On a testé pour vous… la troisième voie

17h37. La gare de Nice est bondée, les gens pressés. Pour rentrer à Cannes, ils doivent payer 6,60 euros. Tous se précipitent pour avoir une place assise. Les plus chanceux seront confortablement installés pendant 38 minutes. La plupart sont plongés dans leurs smartphones pendant que certains travaillent. D’autres bavardent. Pour une jeune femme et sa maman, assises à côté, les cadeaux de Noël sont le sujet du jour. En gare de Cannes, neuf arrêts plus loin, c’est la même cohue pour sortir du train. Les automobilistes, eux, ne rencontrent pas ces inconvénients. Pour sept euros (dont 2,90 euros de péage) ralentissements et embouteillages rythmeront leur trajet pendant près d’une heure. Ce qui est sûr, c’est qu’avec plus de trains pour le même prix, la nouvelle voie littorale ne peut être que bénéfique.

Camille Degano

Eloïsa Patricio

Retrouvez d’ici peu le premier numéro de La Cannette, le hors-série des étudiants de première année en journalisme de Cannes.