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Les réseaux sociaux : nouvelle donne du journalisme
Et si les utilisateurs des réseaux sociaux devenaient les premiers éditeurs de France ? Les modèles, les techniques et les stratégies d’information ont été abordés durant la conférence de ce jeudi après-midi.
La circulation et le partage d’information sur les réseaux socio-numériques (Facebook, Twitter …) sont en nette augmentation. L’avant propos de l’animatrice, Brigitte Sebbah, prévenait toutefois : « les réseaux sociaux ne tuent pas la presse mais au contraire permettent la hausse des ventes ». Voici ce qu’il fallait retenir des analyses proposées par les intervenants.
« Les internautes répondent à une logique sociale du partage »
La scientifique présentait les premières conclusions de sa recherche sur l’utilisation des réseaux sociaux. On apprenait tout d’abord que les journalistes, toujours dans leur recherche d’instantanéité, préfèrent Twitter à ses concurrents,
pour sa rapidité. Par ailleurs, les utilisateurs comptant le plus « d’amis » ou de followers partageraient plus de contenus médias que de contenus personnels. « Lorsque l’on ne connait pas très bien tout son groupe d’ami c’est l’actualité qui permet de créer des liens » explique la sociologue. Et de poursuivre en aparté sur le « like » et sa double fonction émotionnelle : ce dernier sert en effet à apporter un soutien ou une approbation, mais peut également être utilisé pour un premier contact.
Irène Bastard développe une comparaison de l’usage des réseaux selon le sexe et l’age. Les jeunes n’ont pas peur de poster des contenus politiques mais ce n’est que dans le but de voir la réaction des membres de leur réseau. La sociologue avance : « Le partage de médias est utilisé pour se former en s’opposant aux autres ». Enfin, les femmes publient plus de statuts et de photos là où les hommes échangeraient plus avec des vidéos youtube et des liens de contenus médias. Reste à en déterminer les raisons et conséquences.
« Vos lecteurs sont vos éditeurs »

Scott Lamb développe la stratégie de partage des contenus de Buzzfeed sur les réseaux sociaux. (Crédit photo : Jérémy Satis)
Le vice -président du site d’actualité surfant sur les informations qui font le buzz a voulu expliquer la stratégie amenant à sa réussite. L’Américain considère que désormais, les individus utilisent préférentiellement les réseaux sociaux dans leur recherche d’information sur le web. C’est ce qu’il appelle l’ère de l’information sociale. Sur Buzzfeed 75% des consultations proviennent de ces réseaux. Ils permettent aux lecteurs d’exprimer leur identité à travers le partage de contenus légers et simples. Ce qui amènera Scott Lamb à conclure: « vos lecteurs sont vos éditeurs ».
« Les réseaux sociaux sont un genre journalistique à part entière »

Florent Latrive, rédacteur en chef adjoint de Libération et Libération.fr. (Crédit photo: Jérémy Satis.)
Les lecteurs de Libération.fr viennent, pour la plupart, directement sur le site, puis d’autres proviennent des moteurs de recherche type Google News et enfin les réseaux sociaux apparaissent comme la troisième source de lecteurs du site. Le jeune journaliste affirme aussi: « il faut connaître les habitudes des gens qui sont sur les réseaux sociaux et leur fonctionnement pour être efficace ». Ainsi, les posts avec image ou graphique sur les réseaux sociaux sont 2 à 4 fois plus partagés que les autres. « Les réseaux sociaux sont un genre journalistique à part entière » commente Florent Latrive. D’autant plus que ces derniers hiérarchisent et distribuent aujourd’hui les informations.
« L »information est reformatée pour les réseaux sociaux »
Arnaud Mercier n’est qu’au début de son projet qui prendra fin en 2016. Mais il a déjà pu remarquer que Facebook était la page très institutionnelle des médias. A contrario, Twitter est plus apprécié des journalistes qui tweetent énormément et/ou en direct. Pour le chercheur, les réseaux sociaux fonctionnent désormais comme des « moteurs sociaux de recherche » c’est-à-dire que certains utilisateurs cherchent l’info directement dans la timeline (barre de recherche des réseaux sociaux). Ainsi, 22% des utilisateurs de ces nouveaux réseaux s’en serviraient comme sources d’information au même titre que les médias traditionnels. Enfin, Arnaud Mercier pointe le fait qu’internet n’est pas qu’un média de flux, mais bien le média de l’archive dans la mesure où les articles et leurs liens ne disparaissent pas.
Elie Julien
Je ne pense pas que le mot éditeur ou même jurnaliste soit justifié. tout au plus, nous servons de fuiltre et de relai. Ce n’est pas la même chose
Là, je reste coi ! Vous m’entraînez dans un monde parallèle, totalement inconnu de moi ! Il y aurait autre chose que les pseudos amis sur facebook ?! Etes-vous sûr que cette « presse » est consultée par d’autres que les journalistes parisiens et chercheurs? Bon, en tous cas, moi je retourne à mon journal papier!!
Votre article est sympa, et compte-tenu du sujet assez technique, abordable.Une petite relecture aurait permis la correction de 2 petites anomalies sans conséquence.
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