« Le diaporama sonore devient à la mode »

Lors des Assises du journalisme à Metz, Simon Lambert, photojournaliste du Collectif Kaïros , remportait le premier prix Diapéro. Ce prix récompense son œuvre intitulée « Au jour le jour », un diaporama sonore de plus de 3 minutes. Retour sur ce projet avec les réactions du vainqueur.

Simon Lambert a su associer sa formation d'ingénieur du son à son talent de photographe. (Crédit photo : Mathieu Farcy)

Simon Lambert a su associer sa formation d’ingénieur du son à son talent de photographe. (Crédit photo : Mathieu Farcy)

Comment avez-vous accueilli cette distinction?

Simon Lambert: « Je suis très content et très honoré d’être le premier à recevoir ce prix. J’espère que les lauréats des prochaines années élèveront le niveau. Ce diaporama sonore, qui a un an, me tient à cœur. Surtout depuis que je me suis fait recalé du concours « Infracourts » de l’émission Infrarouge sur France Télévision. Maintenant, j’attends de voir comment Diapéro m’accompagne pour le vendre et le diffuser. Je dois aussi dire que j’ai trouvé les autres productions très chouettes, surtout celle sur le Cambodge avec du transmédia que j’ai trouvé très inventive puisque le diapo est sans paroles mais avec une narration.

Qu’est-ce que le diaporama sonore pour vous?

Je considère que c’est un film photographique car il y a une idée de narration qui permet de mieux allier image et son. C’est un travail journalistique qui se rapproche du documentaire. Pour le moment, le diaporama sonore est assez rare et nouveau. Il est encore trop peu présent dans les concours de courts-métrages. Nous sommes au début du diaporama sonore, il n’y a donc pas de codes, c’est libre. Cela devient à la mode donc la qualité des diaporamas va grandir.

Comment avez-vous produit le vôtre?

Tout d’abord, c’était mon quatrième diaporama sonore. Il m’a fallu pratiquement deux semaines pour le réaliser. J’ai passé une semaine au centre de rééducation avec Vincent pour le photographier et comprendre son quotidien. Ce n’était pas simple au vu de son état de santé. Mais c’est la période du montage qui était la plus compliquée et la plus fatigante. Avant tout cela, il faut un long travail de préparation. Comme pour un format long, on doit écrire le synopsis, choisir les sons, prévoir tous les plans, penser les séquences, les dispositifs, la voix off et le matériel. Il faut l’écrire et le penser un maximum en amont.

Vincent est-il l’un de vos proches?

Non, c’est une connaissance. Je l’avais déjà suivi alors qu’il était à un festival avec ses amis. Puis on s’est adoptés. Lorsqu’il a eu cet accident de voiture où il a perdu son ami, Théo, j’ai été touché et j’ai souhaité raconter son histoire. Vincent est la première personne que j’ai appelée après avoir reçu le prix.

A l’avenir, allez-vous renouveler cette expérience?

Pourquoi pas car j’aime ça. Je ne sais pas. Ce qui est sûr c’est que je ne peux pas en vivre et que je ne fais les choses que si j’en ai envie. Je vais continuer à travailler pour la presse parisienne. Je suis actuellement sur un projet de reportage en immersion dans un hôpital francilien pour mon compte. Je veux revenir aux fondamentaux que sont le reportage et la photo.

Découvrez le projet du 1er lauréat du Prix Diapéro :

 

Propos recueillis par Elie Julien