Un pas en arrière pour la Hongrie ?

Des manifestants ont envahi les rues de Budapest dans la soirée du mardi 28 octobre. Des dizaines de milliers de personnes étaient au rendez-vous pour protester contre le projet du gouvernement de taxer l’utilisation d’internet en Hongrie.

« Manifestants dans les rues » : Les manifestants ont totalement paralysé les rues de Budapest (crédit PB)

« Manifestants dans les rues » : Les manifestants ont totalement paralysé les rues de Budapest (crédit PB)

Pancartes et smartphones en l’air, sifflements et slogans retentissants, tout témoignait du mécontentement des Hongrois, qui protestaient déjà deux jours auparavant. Malgré la marée humaine qui a envahi la capitale, les manifestants semblaient plutôt calmes, et pour cause, les forces de l’ordre étaient nombreuses pour encadrer la manifestation. Outre les policiers positionnés de chaque côté des avenues, une dizaine de fourgons ouvraient et fermaient le cortège.

« Convoi de policiers » : Avec une manifestation de cette ampleur, la sécurité était de mise (crédit PB)

« Convoi de policiers » : Avec une manifestation de cette ampleur, la sécurité était de mise (crédit PB)

Une loi qui priverait les Hongrois d’internet et de leur liberté

Face au tollé que provoque ce projet, présenté au Parlement la semaine dernière, le gouvernement de centre-droit s’explique : cela permettrait à la Hongrie, pays très endetté, de réduire les déficits budgétaires de 2015. Pour ce faire, chaque giga-octet serait facturé 150 forints, l’équivalent de 50 centimes d’euro. Cette taxe ne dépasserait pas 700 forints (soit 2,30 euros) par mois pour les particuliers, et 1500 forints (soit 5 euros) pour les entreprises. « Si cette loi est adoptée, plus personne n’aura les moyens d’avoir internet. Ce sera très cher pour nous, nous ne pourrons plus avoir le wifi », se désole Marika.

Pour certains, le projet soulève un problème économique majeur. Pour d’autres, c’est la démocratie qui est mise à mal. En effet, par ce projet, le gouvernement tenterait d’exercer une forme de répression en censurant le principal outil de communication. Le premier ministre Viktor Orban est accusé de menacer les relations de la Hongrie avec les pays de l’Union Européenne. Des manifestants ont donc profité de l’occasion pour demander sa démission. Une chose est sure, cette polémique ne rend pas service à ce pays qui peine à se moderniser et à s’ouvrir au reste du monde.

Manon Bazerque