BURKINA : « ON ESPERE UNE TRANSITION RAPIDE »

Une semaine après les premières manifestations au Burkina Faso, Buzzles a rencontré un couple franco-burkinabè. Résidant actuellement en France, Lucie et Serge commentent la situation d’un pays qu’ils connaissent bien.

 Il y a presque une semaine, la population burkinabè sortait dans la rue pour manifester sa colère contre l’ancien Président Blaise Compaoré. (Crédit Photo : Joe Penney/REUTERS)

Il y a presque une semaine, la population burkinabè sortait dans la rue pour manifester sa colère contre l’ancien Président Blaise Compaoré. (Crédit Photo : Joe Penney/REUTERS)

Suite à l’aveu de François Hollande – reconnaissant que la France avait envoyé un hélicoptère des forces spéciales pour évacuer Blaise Compaoré vers la Côte d’Ivoire, nous avons recontacté Lucie et Serge, qui ont réagi à cette dernière information.

Lucie : « Ce geste est extrêmement contradictoire. Il va à l’encontre du discours que la France tient depuis plusieurs années déjà, et qui assure que la Françafrique, c’est du passé. »

Serge : « Je pense que la France a fait cela en guise de remerciements pour le service que Blaise Compaoré lui a rendu dans les années 80, en organisant l’assassinat du révolutionnaire Thomas Sankara. »

Lucie : « Le chanteur burkinabé Smockey dénonce très clairement cette histoire dans « À qui profite le crime ? ». Au début de la chanson sont diffusés des extraits de discours. Dans l’un d’entre eux, Mitterrand sous-entend que Sankara devient très gênant pour la France. »

Serge : « Si cette aide était, comme l’a prétendu François Hollande, pour éviter un bain de sang, la France aurait œuvré pour l’arrestation de Compaoré. On attend de voir… Mais si Compaoré est traîné en justice, j’espère que la France n’interviendra pas. »

Smockey, « À qui profite le crime ? »

Suzanne Shojaei