Ils ont innové en 2014

Chaque année, les Assises du journalisme font honneur aux médias qui innovent. En octobre dernier, le web TV, e-mail d’information, journalisme étaient sur scène. Les idées sont multiples en 2014.

Cinq projets étaient présentés lors de la conférence. (Crédit photo : Manon David)

Cinq projets étaient présentés lors de la conférence. (Crédit photo : Manon David)

Live Magazine

Thomas Baumgartner est cofondateur du Live Magazine, un journalisme qui prend place sur scène. Le principe ? « Faire une revue qui soit aussi spectacle, mais un spectacle du réel. » Live Magazine ce sont des événements ponctuels sans aucune retransmission. Pendant une soirée, des journalistes, des auteurs, des artistes, des réalisateurs prennent la scène pour raconter des « histoires vraies ». Mais rien ne doit sortir de la salle, « c’est un média de l’instantané mais sans support ». Le premier numéro s’est tenu le 29 avril à la Gaîté Lyrique à Paris. Le prochain est prévu le 12 décembre au même endroit. L’ambition de l’équipe du Live Magazine est d’organiser une soirée chaque trimestre.

Ulyces

Ulyces est un média web s’inspirant des « long stories » américaines. Le concept est né de cinq amis : ils éditent des histoires vraies. « C’est un mélange entre journalisme et narration. On relate des faits, mais on fait très attention aux détails et à la manière dont on raconte» explique Julien Cadot, un des cofondateurs. Les sujets traités sont assez larges : aventure, science, enquêtes criminelles, sports etc. En plus des textes, les éditeurs font très attention à l’esthétique du site et aux illustrations. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles ils n’acceptent pas la publicité. Le contenu est payant : il est possible d’acheter un article ou de s’abonner au mois.

Hexagones

« Une envie de terrain, de reportage. C’est la seule façon de faire notre métier, de sortir et de raconter ». Voilà l’ambition de Thierry Gadault pour son nouveau projet nommé Hexagones. Ce site d’information, lancé le 20 juin, fait donc partie des innovations présentées aux Assises 2014. Inspiré de Médiapart, l’enquête et le reportage en seront le centre. Une inspiration sur le contenu, mais aussi sur le modèle économique, basé sur les abonnements. « Seul le lecteur peut financer la presse, mais qu’est-ce qui peut justifier aujourd’hui le fait d’acheter de l’information alors que tout est gratuit ? L’enrichissement de forme, des angles…». Hexagones c’est aussi un site d’information nationale implanté en région. « Des enquêtes et des actus en région peuvent avoir une portée nationale, pas besoin d’être à Paris. Il faut être proche du terrain ».

Sophie Bramly, responsable de la web TV du Parisien, et Thomas Baumgartner, cofondateur du Live Magazine. (Crédit photo : Manon David)

Sophie Bramly, responsable de la web TV du Parisien, et Thomas Baumgartner, cofondateur du Live Magazine. (Crédit photo : Manon David)

Brief.me

Brief.me, c’est un mail que vous recevez tous les soirs à 18h si vous êtes abonnés. A l’intérieur, une sélection des informations importantes de la journée et une analyse plus poussée sur un thème choisi. Cette application mobile, toujours en conception, est hébergée sur un site de crowdfunding. Les futurs lecteurs sont donc encouragés à participer au projet. Laurent Mauriac, son fondateur, explique : « Avant on n’avait aucun moyen de savoir par qui on était lu. Aujourd’hui, on sait qui nous lit, et combien ils sont. On se préoccupe des lecteurs et ça c’est une belle évolution, positive ». L’idée est donc de savoir quelles sont les attentes des clients potentiels. L’offre Brief.me c’est « une formule apaisante, un rendez-vous régulier ». La volonté de la rédaction ? «Réhabiliter la notion d’édition, de hiérarchisation, pour aider les gens à y voir plus clair ». Pour lire le mail en entier tous les soirs, quelques minutes suffisent.

Le Parisien TV

Cela fait longtemps que Le Parisien possède un portail vidéo mais cette année le journal a décidé de créer une véritable Web TV. C’était indispensable pour Jean-Marie Montali, directeur adjoint de la rédaction du Parisien : « Aujourd’hui les gens s’informent sur le web pour l’immédiateté. La plupart sont des vidéonautes ». Pour lui, la web TV du Parisien se détache des autres web tv déjà existantes : « On représente Le Parisien donc on se doit d’avoir une ligne éditoriale et une identité ». Sophie Bramly, responsable de la web TV, ajoute vouloir garder l’identité de son journal : « On va faire ce qu’on sait faire, de la presse à hauteur d’homme, de proximité. On essaie d’être très pédagogiques ».

Manon David

Antoine Coste Dombre