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La peur de soi clôture les débats
La dernière table ronde des Rencontres de Cannes, qui s’est tenue dimanche 7 décembre, a fait salle comble au Théâtre Croisette.
La peur de soi. Une autre peur. Au caractère paradoxal. Beaucoup plus « évidente que celle du lendemain, de l’autre, ou de la peur du monde », selon Mériam Kolichi, dramaturge, metteure en scène et écrivaine. Autour d’une « fugue à quatre voix », comme aime le dire Marc Riglet, journaliste et modérateur pour l’occasion, les intervenants ont abordé cette ultime question de la peur de soi pour achever trois journées de débats.
Surtout une peur de la mort ?
« La question de la mort nous retiendra quand on évoquera la peur de soi », lance Marc Riglet, dès l’ouverture de la table ronde. Et très rapidement, elle revient au cœur du débat. « Et si finalement, la peur de soi ce n’était pas la peur pour soi, et donc la peur de la mort », demande Noëlle Chatelet. Cette crainte, nous l’avons tous en commun, elle nous est renvoyée par les autres. Pour l’écrivaine, la peur de la mort n’est pas quelque chose d’anodin. Elle l’a vécu au plus près, à travers la disparition de sa mère. Lorsque celle-ci lui a annoncé qu’elle allait mourir, un travail main dans la main entre la mère et la fille s’est opéré. « On parlait de la mort, c’était une chorégraphie du deuil », explique Noëlle Chatelet. En dialoguant, « j’ai le sentiment d’avoir grandi », ajoute-t-elle. Il faut faire de la mort « un acte de vie ». Cela montre que certaines peurs doivent être gardées au fond de notre âme, et nous devons cohabiter avec les autres.
« Moins on se connait, mieux on se porte »
Cette citation de Clément Rosset a été aussi au centre du débat. Une citation « contraire au « Connais-toi toi-même » de Socrate » selon Mériem Kolichi. Se connaître, une importance fondamentale selon le fondateur du journal Le 1 Eric Fottorino : « Laisser des secrets, c’est ça le plus terrible. On aura alors des tourments terribles car on ne sait pas de quoi on souffre ». Se connaître, c’est également avoir moins peur de soi, c’est être moins soumis « à cet inconscient, à cet autre en nous » selon Philippe Grimbert. Le mieux est d’avoir toutes les cartes en main pour jouer cette partie qu’est la vie. « Personne ne veut de ma citation », conclu alors Marc Riglet.
La littérature comme remède
Les intervenants ont fait partager au public leur expérience de la vie. Eric Fottorino a partagé son enfance, une période durant laquelle il n’a pas vraiment connu son père, où il a plusieurs fois changé de nom. Une enfance et une adolescence en quête d’une identité. « Cette recherche de moi était assez vitale, car j’avais peur d’être personne, de ne pas rencontrer la personne que j’étais, s’est faite grâce à l’écriture », raconte-t-il avec beaucoup d’émotion. Une réalité jamais aussi bien piégée que par la fiction. « Dans le mot écrire, il y a toutes les lettres pour former le mot crier », lâche-t-il. Sa thérapie a été de crier en silence grâce à les mots. L’écriture, ce fut son « fil d’Ariane » à lui. Une expérience de vie à laquelle Philippe Grimbert est très sensible. Lui aussi, avec son roman « Un secret », a effectué la même démarche.
Mais alors doit-on vivre avec la peur de soi ? Avec la peur tout simplement ? « La peur doit être une partenaire de vie. Ni une amie, ni une sœur mais quelqu’un avec qui on doit dialoguer en permanence », résume Noëlle Chatelet. « La peur de soi s’apprivoise ». Belle conclusion de ces trois jours de colloque.
Mathilde Brun
Je suis beaucoup trop cartésien pour tout comprendre d’un tel débat philosophique, je l’avoue. Je suis même à deux doigts de dire que je n’ y comprend rien ! D’autre part résumer en 50 lignes une table ronde qui a du durer 1h30 ou 2 heures, sur ce thème, est un challenge, avec tous les risques, de par les raccourcis, de contresens. Un exemple : « Et si finalement, la peur de soi ce n’était pas la peur pour soi, et donc la peur de la mort ». Moi, je lis, mais sans doute, et au moins peut-être à tort « et donc PAS la peur de la mort » ?
Comme j’ai d’emblée déclaré mon incompétence totale sur le sujet, je vais abandonner le fonds de l’article pour quelques remarques sur la forme.
J’ai déjà eu l’occasion de dire ce que je pensais de la féminisation des noms de métiers, qui dans la plupart des cas donne des résultats horribles à l’oreille ! Ici vous parlez de metteure en scène et d’écrivaine. Pour moi, deux fautes! Écrivain, contrairement à romancier, est strictement masculin. Quant à metteur en scène, si l’on regarde les bons dictionnaires de la langue française, on trouve metteuse en scène et non metteure. Donc pour moi cette dame est écrivain et metteuse en scène !!
Je suis un peu surpris par le mélange des genres. Sans être foncièrement désagréable, votre introduction très saccadée par la succession de déclamations séparées par des points correspond plus à de la communication verbale qu’écrite. En communication écrite, je reste accroché aux mérites de la bonne phrase avec sujet et verbe !!
Enfin je note un tout petit problème de relecture en lisant « Sa thérapie … grâce à les mots » !
Et puisque je suis sur l’excellent site français Buzzles, je vais pour une fois rate this !!!
Vous m’avez fait savoir par d’autres moyens que l’orthographe des noms de métiers étaient une reprise du dossier de presse. Alors là, sachez que les gens qui font ces communiqués ne sont en rien des journalistes, que j’en ai vu qui font une faute tous les 3 mots (c’est rare, il est vrai, mais malheureusement, cela existe, la plupart des rédacteurs faisant leur métier de façon parfaite) et que le métier de journaliste, à mon sens, demande de vérifier le bien-fondé des sources, orthographe compris ! Un vieux principe qui vaut son pesant d’or : tout croire sur parole, mais tout contrôler…
Je me permets d’insister sur ce point car je suis effaré par la presse nationale internet. Les plus grands titres aujourd’hui, et sans doute pour des problèmes de rentabilité, s’assoient sur l’usage de la langue et de l’orthographe. Ainsi, si je suis encore capable de m’abonner au Monde au Figaro ou à Libé papier, hors de question que je laisse un cent d’€ pour leur version numérique. Alors, dans ce schéma de pensée, qui veut que les journalistes soient des défenseurs assidus de la langue française (sinon on va directement sur le Washington Post), je râle très fortement sur le « rate this ». Certes me direz-vous, c’est un problème de logiciel. Je vous répondrai que les logiciels peuvent tous s’amender …