« Apporter ma sensibilité en tant que membre du jury »

Jean-Luc Couchard, 45 ans, est l’un des membres du jury des 27èmes RCC. L’acteur belge vient présenter le film Dead man talking qu’il a tourné en 2013. Acteur, réalisateur, mais aussi musicien, Jean-Luc Couchard compte bien apporter son regard expérimenté sur le cinéma.

Jean-Luc Couchard, l’acteur belge vient pour la deuxième fois aux RCC / Crédit photo : Cannes Cinéma

Jean-Luc Couchard, l’acteur belge vient pour la deuxième fois aux RCC / Crédit photo : Cannes Cinéma

Est-ce la première fois que vous venez aux Rencontres Cinématographiques de Cannes ?

Je suis déjà venu l’an dernier présenté le film Il était une fois une fois. Je me suis très bien amusé donc quand on m’a proposé, j’ai accepté de revenir avec plaisir. Mais c’est la première fois que je viens en tant que membre du jury.

Quel regard pensez-vous apporter en étant membre du jury ?

J’ai une expérience assez développé avec à mon actif, une quarantaine de films. Je suis en train d’écrire un film, j’ai eu un rôle principal dans une comédie. Je suis donc à la fois acteur et réalisateur. J’ai les deux visions du métier. Je connais les jeux de lumière, le jeu d’acteur,… cela me permet de mieux comprendre comment le cinéma fonctionne.

Vous présentez Dead man talking ce mardi lors de la séance « clin d’œil ». En quoi ce film vous a-t-il marqué ?

Je suis arrivé tard dans le film. Pour la petite anecdote, j’étais à un mariage en Italie et le réalisateur m’a appelé. Le lendemain, j’étais présent pour les essayages costumes. C’était une expérience super car le réalisateur, aussi acteur, connaissait bien les acteurs, savait ce qu’il faisait. Il m’a aussi marqué car pour ce film où j’ai le rôle du gouverneur, j’ai été nominé pour le meilleur second rôle lors des Magritte (ndlr : César belges).

Vous avez commencé par le théâtre. Justement, entre le cinéma et le théâtre, qu’est-ce qui fait ressentir le plus de frissons ?

Le cinéma, c’est les choses de l’instant. On peut refaire une scène si on se trompe alors qu’au théâtre, on ne triche pas, on est sans filets. Le trac, c’est terrible. Je trouve que le théâtre est un bon apprentissage pour le cinéma. Les acteurs issus du théâtre ont beaucoup plus d’expérience. Ils extériorisent davantage leurs émotions.

Rentrer dans un personnage, c’est un grand frisson ?

C’est plutôt très agréable. Je m’inspire du quotidien, j’observe et j’écoute les gens. Au fond, tout le monde est acteur. Certains sont drôles, certains touchants. Ce qui est génial et qui me plait dans le métier, c’est qu’on donne une partie de nous-même. Je ne suis pas intéressé par la gloire, ce qui m’importe, c’est la rencontre avec les gens.

Justement, vous allez en rencontrer pendant les RCC ?

Oui, je suis content. J’espère qu’on organisera ma rencontre avec Alex De La Iglesia (ndlr : rédacteur espagnol) dont j’aime beaucoup le cinéma. Je connais bien Arthur Dupont (ndlr : acteur français), on a déjà tourné ensemble. C’est un atout qu’il y ait au sein du jury des musiciens, auteur de bande dessinée, réalisateur,… car on peut échanger. Chacun apporte sa sensibilité.

Quel est votre plus grand frisson au cinéma ?

Le film qui m’a le plus marqué et touché, c’est Old Boy du réalisateur coréen Park Chan-Wook. C’est l’histoire d’un homme enfermé pendant 20 ans dans une pièce pour on ne sait quelle raison. Le scénario est terrible, la réalisation extraordinaire. J’étais épaté par la violence du film, les acteurs jouent très bien. Je vous le conseille.

Propos recueillis par Mathilde Brun & Camille Degano