« Je vois plutôt des films anciens »

Laurent Gerra était l’un des invités d’honneur des Rencontres Cinématographiques de Cannes. Homme de scène, il passe maintenant sur grand écran. Rencontre avec ce cinéphile aguerri.

Laurent Gerra : « je reçois régulièrement des scénarios, mais c’est le temps qui manque ». Crédits : Eva

Laurent Gerra : « je reçois régulièrement des scénarios, mais c’est le temps qui manque ». Crédits : Eva

Vous êtes humoriste, imitateur, scénariste, chroniqueur radio, comédien et acteur. Comment vous définiriez-vous ?

Je suis un passionné, je pense que cela résume tout. Je travaille dans des registres différents, c’est une chance que j’ai, je ne m’ennuie jamais.

Vous avez présenté deux films aux Rencontres Cinématographiques de Cannes, pourquoi ces choix ?

Un singe en hiver [d’Henri Verneuil, sorti en 1962] est un de mes films cultes. Hiver, frisson, en plus on est dans la thématique ! Et La Chevauchée des bannis [d’André de Toth, 1959], un western de neige, ce que j’adore, parce que je suis un montagnard. Et je trouve que la luminosité de certains films ressort encore mieux lorsqu’il y a de la neige.

Quel genre de films préférez-vous ?

Je vois plutôt des films anciens, j’adore les muets : Murnau, Chaplin, Buster Keaton… J’aime aller dans les ciné-concerts. Je regarde beaucoup de westerns : les films avec chapeau et casquette en résumé ! Quelques films français aussi, mais plutôt de la période d’Un singe en hiver, les films de Grangier avec Gabin et avec Belmondo.

Vous avez tourné cet été dans En mai, fait ce qu’il te plaît, est-ce votre premier grand rôle au cinéma ?

C’est un second rôle, mais un très beau rôle grâce à Christian Carion. Je joue un fontainier, monsieur Albert, qui refuse de quitter le village lors de son évacuation. C’est un sujet qui me passionne parce que cela se passe lors de la Seconde guerre mondiale. Mes deux partenaires sont des comédiens allemand et gallois : August Diehl et Matthew Rhys. C’était très intéressant pour moi de tourner avec des acteurs qui ne parlent pas la même langue.

Ce film vous inspire-t-il d’autres projets ? Avez-vous eu d’autres propositions ?

J’ai quelques projets en tête mais entre la tournée et la radio [chroniqueur sur RTL à 8h45 en semaine], je n’ai pas beaucoup de temps. Si on m’envoie de belles choses, de beaux rôles, je serai prêt à franchir le pas un peu plus. Récemment, j’ai reçu un thriller qui est très intéressant. Je reçois régulièrement des scénarios mais une fois de plus, c’est le temps qui manque.

Etes-vous à l’aise devant la caméra ?

Oh c’est plus difficile ! Ca peut paraitre paradoxal parce que sur scène j’ai vingt musiciens derrière moi, je gère tout et je suis tout seul. C’est vraiment différent, mais c’est passionnant, notamment les films d’époque.

Un film qui vous a marqué ?

Les Aristochats. C’est le premier film que j’ai vu et il y avait déjà du jazz dedans!

Qu’est ce qui vous plait dans ce que vous faites ?

La liberté. Pouvoir dire ce que j’ai envie de dire, pouvoir faire ce que j’ai envie de faire, être porté par l’orchestre par exemple…

Propos recueillis par Manon David et Eva Garcin