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Solo cycles, la mobilité pour tous
Cette petite boutique du centre-ville de Montpellier est spécialisée dans les vélos électriques. Elle est le fruit d’une reconversion faite par Laurent Fournier et Sophie Ponant suite à une situation de handicap.
C’est donc une histoire de reconversion. Laurent Fournier se retrouve « sans aucun repères » à sa sortie d’un séjour hospitalier de 20 mois pour une infection qui lui aura fait perdre l’utilisation de sa jambe gauche. Sa rencontre avec le docteur Luc Steimer, utilisateur assidu du vélo électrique, sera pour lui un véritable déclic. « Le début de l’histoire, c’est lui » raconte Laurent Fournier, avant d’ajouter : « Il pensait que je pourrais faire du vélo avec un appareillage spécifique, il m’a poussé à essayer ». En 2007, Laurent part pour Avignon avec Sophie Ponant, rencontrée en rééducation et elle aussi handicapée, pour essayer le fameux vélo. « Le contact avec les gens comme avec l’engin fut incroyable, cette journée a changé ma vie ! ». Les deux amis repartent chacun avec leur premier vélo à assistance électrique : « Ca a redynamisé ma vie après tant de temps à l’hôpital, j’avais une sensation de liberté incroyable ». C’est en 2009, après une formation sur le vélo électrique, que « Solo cycles » voit le jour. La volonté des deux gérants est de ne faire « que de l’électrique ». Ils sont d’ailleurs les seuls à ne proposer que ce type de produit à Montpellier.
Ambassadeur de la mobilité urbaine
Aujourd’hui Laurent se pose en ambassadeur de la mobilité urbaine et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est engagé ! « Montpellier manque d’ambition sur cette question, le développement du vélo électrique doit se faire massivement car ça marche et c’est une vraie solution de désengorgement urbain ». Solo cycles vend aujourd’hui ses vélos à une clientèle et pour des utilisations très variées. « Beaucoup de clients utilisent le vélo pour se déplacer de chez eux à leur travail, éventuellement avec un passage à l’école ou la crèche ». Mais ce n’est pas la seule utilisation du vélo à assistance électrique : « Les professionnels s’y mettent, par exemple un cabinet d’avocat a acheté un vélo pour faire la navette entre le cabinet et le palais de justice ». C’est pour Laurent un véritable argument de vente : « Ce n’est pas la performance mais le confort que cherchent les professionnels, ils ne peuvent pas arriver au travail puant et ils ont des contraintes vestimentaires ». Si Laurent ne veut pas être perçu comme un handicapé qui vend à des handicapés, cette clientèle existe bien. Environ dix personnes par an nécessitent un assemblage particulier, sur mesure, du vélo. Un dossier à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) doit être monté, et une baisse de la TVA sur le prix du vélo est faite sur présentation d’un justificatif de handicap. Pour Laurent c’est très important : « Je ne cache pas mon handicap, il n’y a pas de jugement, pas le même rapport qu’avec un valide. Je prends du temps pour parler avec le client, c’est au niveau du regard et de l’écoute que ça se joue ». Solo cycles prône donc une mobilité urbaine pour tous, sans distinction et sans différence, handicap ou non.
Antoine Coste Dombre