À Dammartin, les riverains témoignent

À Dammartin-en-Goële, la tension monte. Les deux suspects de l’attentat à Charlie Hebdo ont pénétré dans une imprimerie, le matin du vendredi 9 janvier. Ils détiennent un employé en otage. Les habitants racontent.

Deux jours après le massacre de douze personnes à Charlie Hebdo, les hélicoptères de l’armée de l’air survolent la ville de Dammartin-en-Goële depuis huit heures. C’est dans cette commune de Seine-et-Marne que les deux terroristes présumés, Chérif et Saïd Kouachi, se sont retranchés. Les forces de l’ordre se sont déployés autour de l’imprimerie dans laquelle les frères détiendraient un employé en otage. « Ça se passe en bas de ma rue, de ma cuisine, j’ai vu trois hélicoptères. J’ai tout de suite compris que c’était pour les suspects recherchés », raconte Micheline, 74 ans.

Les hélicoptères survole Dammartin-en-Goële, comme le montre cette photo d'un habitant. (Crédit : DR)

Les hélicoptères survolent Dammartin-en-Goële, comme le montre cette photo d’un habitant. (Crédit : DR)

Pour protéger les habitants, tout le quartier est actuellement bouclé. Pour Thierry, 46 ans, impossible d’aller travailler ce matin. Il passera donc la journée chez lui, à 50 mètres seulement de l’entrepôt : « Ce matin en allant au travail, à 8h30, les gendarmes m’ont dit de ne pas bouger, je reste enfermé chez moi et j’écoute les informations. »

La vie des 8 400 Dammartinois est à l’arrêt. Les rues sont bloquées, les habitants cloîtrés, les commerces fermés et les écoles confinées. « Je suis inquiet pour mon fils de trois ans qui est à l’école. J’y suis allé pour le récupérer mais on m’a dit que ce n’était pas possible pour des questions de sécurité », témoigne Benjamin. Parmi les riverains, malgré l’atmosphère angoissante, certains font preuve de sang froid et attendent que la situation s’apaise : « Je me sens en sécurité, j’ai confiance en la gendarmerie qui nous protège », tempère Thierry.

Raphaëlle Daloz

Eloïsa Patricio