Lepaon annonce sa démission : la chute fulgurante du numéro 1 de la CGT

Suite aux révélations des nombreux scandales financiers impliquant Thierry Lepaon, la CGT décidera ou non de sa démission le mardi 13 janvier. En attendant, le patron du syndicat doit répondre de ses actes et proposer une solution de sortie de crise.

 

 

 

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Retour en quatre points sur ce feuilleton à rebondissements :

  • 139.000 euros de travaux pour son appartement

 

Tout commence le 29 octobre, lorsque le Canard Enchaîné révèle que Thierry Lepaon  aurait rénové son appartement  de 120 m² à Vincennes grâce à l’argent du syndicat, pour un coût total de 139.000 euros. Le 4 novembre, le journal satirique précise que l’appartement avait déjà été rénové, peu de temps auparavant.

Le patron de la CGT feint la surprise, qualifiant ce montant de « choquant » mais aussi de « nécessaire ». Il fallait mettre le prix pour répondre aux exigences de Thierry Lepaon : rapidité des travaux et la qualité des matériaux utilisés. Une déclaration qui démontre que le patron de la CGT était bien au courant du coût et qu’il n’a pas découvert les factures dans la presse, comme il le clamait jusqu’alors. Le lendemain des révélations, la CGT assure qu’une partie du mobilier facturé n’aurait pas été vu dans l’appartement. Ces rénovations correspondent à l’équivalent de 750 cotisations annuelles à la CGT.

 

  • Le bureau de Montreuil

Le mercredi 26 novembre, Le Canard Enchaîné enfonce le clou. Thierry Lepaon aurait facturé à la CGT la somme de 62 179.44  € pour le “rafraîchissement” de son bureau parisien situé au siège de la centrale, à Montreuil. En guise de preuve, un extrait du devis de ces travaux d’aménagement est publié. On y découvre notamment des commandes de meubles sur mesure.

Immédiatement, le numéro un de la CGT prend la parole. Les travaux auraient été décidés “dans le cadre” des rénovations effectuées à la centrale du syndicat. Son bureau n’avait “pas été rénové depuis 14 ans” . Quant au mobilier, d’un coût de 21.500 euros, Thierry Lepaon déclare qu’il  aurait “découvert le mobilier une fois posé”.

La direction de la CGT prend la défense de son secrétaire général dans un communiqué. Il dénonce les “prétendues révélations” du Canard Enchaîné et assure qu’elle “s’emploie actuellement à faire toute la lumière sur les dysfonctionnements concernant le montant et l’engagement” de ses dépenses.

 

  • Les indemnités de départ juteuses de la CGT Basse-Normandie

Le 1er décembre, quelques jours après les révélations du Canard Enchaîné, L’Express renchérit. Le magazine révèle des indemnités de départ outrageusement élevées, touchées par M. Lepaon, alors  secrétaire régional de la CGT Basse-Normandie. « Quelques semaines avant d’être intronisé au congrès de Toulouse [..] écrit l’hebdomadaire, il touche, comme un salarié lambda poussé vers la sortie, des indemnités de départ. » On parle de 100.000 euros.

Cette nouvelle affaire porte un réel coup dur aux valeurs fondatrices de la CGT et le patron, fortement affaibli, se défend en ces termes : cette prime est une “compensation” compte tenu de la “situation de précarité” dans laquelle il se trouvait alors. Le 9 décembre, le trésorier de la CGT qui a validé ces dépenses, Eric Laffont, sert de fusible et démissionne de son poste d’administrateur.

 

  • Le salaire

Suite à la déferlante de scandales financiers qui l’accablent, le patron de la CGT tente un coup de com’ et affirme à qui veut bien l’entendre avoir baissé son salaire depuis son arrivée, en mars 2013. Le salaire était initialement de 5200 euros net sur 13 mois. Depuis avril 2013, il l’aurait réduit à 4000 € net.

La commission a vérifié cette information, preuves à l’appui. Pourtant,  Le Parisien s’est procuré des bulletins de paie mettant en lumière une tout autre version. Une baisse de salaire a bien été décidée mais en décembre 2014, soit juste après les révélations du Canard Enchaîné.

Fin du feuilleton le 13 décembre.

Gyotis Delsart

Mathias Hubert