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Pixel, la danse du numérique
La tournée de la dernière création chorégraphique de la Compagnie Käfig est passée par le Palais des Festivals de Cannes, samedi 17 janvier. Un voyage bluffant en terre inconnue, mêlant hip-hop, danse contemporaine et projections lumineuses.
Il faut le voir pour le croire. Pixel, le dernier spectacle du chorégraphe Mourad Merzouki, fait exploser les frontières entre les différents arts scéniques. En tournée jusqu’en mai pour présenter cette création, la Compagnie Käfig a fait une halte au Palais des Festivals de Cannes, samedi 17 janvier. Ceinture obligatoire, le voyage secoue un peu. Aux commandes du projet : le chorégraphe et les danseurs, bien sûr, mais également Adrien Mondot , jongleur et informaticien, ainsi que Claire Bardainne, plasticienne, tous deux à l’origine de la création lumineuse. On ne pourrait imaginer le spectacle sans cette dernière, elle en est l’essence même.

Le chorégraphe Mourad Merzouki : « Chacun s’est immergé dans un espace qui lui était étranger de manière ludique, dans le partage, en s’appuyant sur la virtuosité et l’énergie du hip-hop ». (Crédits photo : Gilles Aguilar)
Le numérique en personnage à part entière
Des milliers de petites billes bleues évoluent, s’entrechoquent, se rassemblent pour mieux s’éloigner, d’abord sur l’écran de tulle, puis sur toute la scène. Lentement, la création numérique devient partie intégrante du spectacle, comme un nouveau danseur qui se meut et dialogue avec ses partenaires. Chaque geste peut impacter l’image. Pas de frontière entre réel et illusion ; l’image n’est plus seulement image, mais elle devient palpable, matérialisée. Le concept demande donc une synchronisation parfaite entre les danseurs et la technique, pour que l’on ne cesse d’y croire.
Une œuvre de la modernité
Selon le chorégraphe Mourad Merzouki, « nous sommes confrontés sans cesse à l’image, la vidéo, le numérique. Les écrans nous entourent et il n’y a qu’à traverser les grandes capitales de certains pays du monde pour imaginer ce que sera la ville de demain : une forte exposition à l’image qui aujourd’hui fait partie de notre quotidien ». Pixel est bien une œuvre de la modernité, alliant le hip-hop, symbole de la culture urbaine, à l’image et la vidéo, représentation même de la place que prend le numérique dans nos sociétés actuelles.

Le chorégraphe Mourad Merzouki : « Cette première expérimentation entre la danse et la vidéo interactive a été vertigineuse pour les interprètes ». (Crédits photo : Laurent Philippe)
Le langage chorégraphique de Mourad Merzouki ? Du hip-hop qui s’entremêle à de la danse contemporaine, beaucoup de fluidité et de douceur, pour une poésie digne d’un conte merveilleux. L’illusion devient totale lorsque le voyage amène le spectateur dans un paysage numérique, au sens propre, offrant une gigantesque profondeur à l’espace scénique. Les danseurs nous guident à travers ces nouveaux environnements… Jusqu’à ce qu’au bout du tunnel, la machine s’éteigne.
Extraits de la pièce :
Suzanne Shojaei
Plus d’articles sur les arts de la scène à retrouver sur Parlons d’Art.
Quelle poésie! Que c’est beau! Merci de m’avoir fait découvrir cette troupe sont j’avais entendu parlé mais pas vu. Qui des danseurs ou des lumières tiennent la tête de l’affiche? On ne saurait dire. Mais c’est vraiment splendide, et quelle technique. Je suis bluffé !
C’est exactement ça : la lumière est comme partie prenante de la troupe, un danseur comme les autres! J’ai trouvé ça vraiment extraordinaire, très moderne.
Heureuse que ça vous ait donné envie de voir le spectacle. Si un jour vous en avez l’occasion, vous ne serez pas déçu!