Kingdom, une famille entre sueur et sang

Lors du FIPA 2015, certaines séries sont présentées. C’est le cas de la série américaine Kingdom qui nous conte une saga familiale dans le milieu âpre des combats de MMA (Mixed Martial Art).

Violence. BIM ! Crochet du droit. Sexe. BAM ! Crochet du gauche. Voici les deux armes de la série Kingdom, comme beaucoup de séries américaines, pour gagner l’âpre combat du marché de l’audiovisuel. Cette nouvelle série nous plonge à Venice en Californie dans le milieu du MMA (Mixed Martial Art). Entre gloire, échecs, ambitions personnelles, amitié et trahison, cette saga familiale nous emmène à la rencontre d’Alvey Kulina, coach d’une salle de MMA et véritable patriarche du clan Kulina. On suit aussi la vie de ses deux fils, dont l’un entame une brillante carrière dans le monde des combats en cage alors que l’autre reste tiraillé entre son amour pour sa famille et la boxe et son amour pour le sexe et la drogue. Enfin, Ryan sort de prison et cela ne facilite pas les relations dans le clan. Celui-ci était un ancien champion, le poulain d’Alvey Kulina, mais pendant ses quatre années passées en prison ce dernier s’est épris de Lisa, l’ancienne petite amie de Ryan. C’est clair ? Non ? C’est normal, car comme beaucoup de séries récentes ( Game of Thrones, Borgia, Sons of Anarchy, …) il n’y a pas de réel personnage principal, mais plutôt une multitude d’histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres.

Bien que le scénario regroupe quelques clichés du film de boxe (destins brisés, tatouages, histoires de gangs, prison …), il apporte aussi une profondeur au genre avec des histoires de familles complexes, des destins croisés, des personnages torturés. Les premiers épisodes ne sont d’ailleurs pas sans nous rappeler l’univers de Sons of Anarchy avec un véritable esprit de clan, un esprit familial. On suit les aventures de ce clan contre ses adversaires extérieurs, dans sa lutte pour survivre, mais aussi dans ses conflits internes, dans ses problèmes de confiance, de sentiments et de trahison. Comment un père peut-il prendre soin de ses enfants tout en les transformant en véritables machines de guerre ? Comment un fils peut-il mener une vie sereine alors que sa mère est obligée de faire le trottoir pour survivre ? Comment un propriétaire de salle de sport peut rentabiliser son travail alors que ses champions sont pour la plupart fauchés et sans moyens pour payer leur abonnement et leur entraînement ? Comment un homme qui sort de prison peut-il devenir un homme calme et pacifique alors que la seule chose qu’il sache faire est de mettre d’autres hommes K.O. ? Autant de questions qui sont soulevées au fer et à mesure des épisodes, et auxquelles les personnages seront amenés à répondre.

Alvey Kulina (à droite) et ses deux fils : Jay (à gauche) et Nate (au centre).

Alvey Kulina (à droite) et ses deux fils : Jay (à gauche) et Nate (au centre).

Pour ce qui est de la réalisation, la série est rythmée par un montage efficace. Les images sont léchées, l’esthétique est très américaine, très badass. À la croisée des chemins entre Sons of Anarchy, Lords of Dogtown, et Hooligans. Les combats sont impressionnants et particulièrement bien chorégraphiés. On s’y croit, on sent la violence des coups, l’odeur de sueur et de sang parviendrait presque jusqu’à nos narines.

Ryan Wheeler, ex-taulard qui veut relancer sa carrière.

Ryan Wheeler, ex-taulard qui veut relancer sa carrière.

En bref, une série qui fera ressortir vos instincts les plus bestiaux. Une vraie série de bonshommes qui parlent de rapports fraternels et amicaux, de sentiments dans la virilité. Mais une série qui plaira aussi à ces demoiselles qui pourront admirer des guerriers aux corps sculptés et tatoués se mesurer les uns aux autres dans des cages de métal froid. Une série qui vous prendra aux tripes et qui vous laissera détendus après avoir extériorisé l’animal qui est en vous.

Antoine Lahier