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Marsman, la vie non-héroïque d’un mec paumé
Lors du FIPA 2015, certaines nouvelles séries sont présentées. C’est le cas de Marsman, série belge mêlant humour et tendresse dans un cocktail des plus détonnant. Critique.
Vous aimez les héros ? Vous aimez les mecs charismatiques et la bagarre ? Vous aimez l’action et l’aventure ? Alors, n’allez pas voir Marsman. En revanche, si vous aimez les personnages attachants et l’humour décalé vous deviendrez fan de cette série. Nico Marsman est un simple vendeur de voitures qui perd son travail et sa femme dans la même journée. Il doit alors s’occuper lui-même de son frère autiste pour lequel il est obligé de laisser tomber ses amis et son groupe de musique. Alors que sa vie déraille complètement du jour au lendemain, il pourra tout de même compter sur l’aide de sa fille et de ses amis pour surmonter ses problèmes. Un cocktail explosif d’humour dérisoire, de tendresse et de comique de répétition.
On s’attache très rapidement aux différents personnages. On se moque d’eux aussi. Mais sans méchanceté, on rit de leurs doutes, de leurs incompréhensions du monde qui les entoure. On aime ses personnages tous interprétés à la perfection par des acteurs talentueux. C’est tout particulièrement vrai pour le frère autiste, Rudy Marsman, interprété par David Cantens. Tous évoluent dans un petit village perdu dont les habitants semblent en perdition et parlent flamand. Ce qui n’est pas sans nous rappeler l’univers de New Kids Turbo, en moins outrancier tout de même. On nous raconte simplement la vie de tous les jours telle qu’elle est dans ses moments tristes, dans ses bouffées de tendresse et ses explosions comiques.
La musique tient aussi un rôle très important dans Marsman. La musique hors champ qui souligne certaines situations, mais aussi la musique que produisent les personnages. Le personnage autiste Rudy Marsman joue par exemple tous les soirs le même air sur son petit piano portable pour enfant. C’est d’ailleurs le seul son qu’il supporte, lui qui, le reste de la journée, est obligé de porter un casque de chantier sur les oreilles. De leur côté, les amis de Nico font tout pour le faire revenir dans leur groupe. En même temps, c’est la seule chose que fasse bien Nico Marsman. Pas étonnant alors que, dans cette série, la musique devienne un objectif, un horizon, une exigence. Il faudra aux personnages user de bien des moyens et de stratagèmes pour trouver le temps de jouer tous ensemble.
Marsman est donc une série calme, contemplative, qui s’immisce dans l’intimité des personnages, mais sans être voyeuriste. Une série qui nous incitera à nous moquer des personnages qui nous sont présentés, mais toujours d’une manière bienveillante. En un mot : c’est une série qui nous donne le sourire. Un sourire joyeux, simple, presque naïf, mais un beau sourire.
Antoine Lahier