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On démolit et on recommence tout au Mouv’
Le Mouv’ est en plein changement. Suite à une baisse conséquente d’audience, la « radio jeune » de Radio France doit se renouveler. Le nouveau directeur Bruno Laforestrie est aux commandes du chantier. Une transformation plutôt mal accueillie par les auditeurs habitués.
Au Mouv’, le changement c’est maintenant. Créé en 1997 par le tandem Marc Garcia et Olivier Nanteau, journalistes chez France Inter et France Info, Le Mouv’ a longtemps fait figure d’avant-garde auprès du jeune public. La station de radio qui appartient au groupe Radio France a connu son apogée dans les années 2010. En perte de vitesse et d’audience depuis 2013, l’actuel directeur de la station, Bruno Laforestrie, promettait du changement dès sa nomination. Une révolution qui se révélera radicale.
Le Mouv’ fragilisé
Depuis le 16 janvier, « Le Mouv’ » s’est fait rebaptiser et s’appelle désormais… « Mouv’ ». « Une radio musicale à 75% orientée sur les cultures urbaines et destinée aux moins de 30 ans », voulue par le nouveau directeur de l’antenne qui succède à Joël Ronez, spécialiste du numérique qui a apporté un souffle nouveau à la « Maison Ronde ».
Laforestrie ne tombe pas vraiment à point nommé. Après une baisse de 0,5 point de part d’audience depuis 2013, soit environ 264 000 auditeurs, le nouveau directeur souhaite revenir à 1% de part de marché avec un projet de relance qui durera deux ans. Nommé en mai par Mathieu Gallet, lequel est à la tête de Radio France depuis février 2014, Bruno Laforestrie n’a pas le droit à l’erreur tandis que Radio France prévoit 21,3 millions d’euros de déficit pour 2015, selon Telerama. Du jamais vu.
A la programmation musicale de la chaîne, Rachid Bentaleb. Un fin connaisseur des musiques urbaines qui a fait ses armes chez Fun Radio. Un nouveau Mouv’ « à la fois populaire et pointu avec un intérêt majeur pour les artistes émergents » déclarait le directeur des travaux. Quant à la matinale, le « 7-9 » présenté par Aurélie Champagne, laissera place à une émission « de musique, d’humour et d’interactivité ». « L’émission de trop » pour des auditeurs de longue date.
Une vidéo « Making-of » a été mise en ligne, destinée à promouvoir cette nouvelle formule controversée auprès des auditeurs :
« Le Mouv’ est mort »
Les turbulences au Mouv’ ne sont pas passées inaperçues du côté des auditeurs. Au moment où Laforestrie arrive aux commandes de l’antenne, le nouveau projet est lancé. Et ce à l’insu des auditeurs. « Ça fait quatre ans que j’écoute Le Mouv’ et aucun changement n’a été clairement annoncé » dénonce Christine qui a créé une pétition et une page sur les réseaux sociaux « Reviens Le Mouv’ ». « J’ai fait cette page en signe de désaccord avec ce qu’il s’y passe sans que les auditeurs soient avertis d’un quelconque changement ». Sa pétition regroupe plus de 1 000 signatures et 2 300 « j’aime » sur le mur Facebook. « Je ne suis pas une hater, je suis juste déçue. Il y a beaucoup d’auditeurs qui partagent mon point de vue et m’envoient des messages ».
Il faut avouer que Le Mouv’ renonce à toutes ses émissions phares, celles qui ont fait d’elle une chaîne culturelle variée et sans publicité. « Mouv’ », plus « urbain, hip-hop et électro », est annoncé comme un « naufrage » sur les réseaux sociaux. Et les habitués ne cachent pas leur déception partout sur le Net, comme cette étudiante de 19 ans qui écrivait une lettre ouverte tonitruante adressée au présent directeur du Mouv’ : « arrêtez de casser ma radio ».
Au Mouv’, les choses ont commencé à changer dès l’été dernier. Les premiers talks, magazines et émissions qui ont fait un temps le succès de la chaîne ont cessé d’émettre. Exit « Mediamix » ou « Pop Corn », émission présentée par Nico Prat, « Allô la planète », mythique. La programmation devient alors à 90% musicale et laisse place à une radio fantôme diffusant des hits qui ont plutôt leur place sur Skyrock et NRJ. « Le vrai esprit du Mouv’ c’est l’esprit rock et indépendant d’il y a quelques années » peut-on observer en commentaire sur la page Facebook du Mouv’. Les nostalgiques viennent en masse déverser leurs regrets : « c’est la fin du Mouv’ », « place à une radio commerciale identique aux autres », « adieu aux découvertes musicales » ou encore « RIP Le Mouv’ ».
Au revoir Le Mouv’. Merci pour les souvenirs.
— Nico Prat (@nicoprat) 1 Février 2015
Bye bye les amis vous me manquez déja! #restezpunk pic.twitter.com/GcOqitQCf9
— EmilieSurLeMouv (@EmilieSurLeMouv) 1 Août 2014
Fin. http://t.co/gtPKVDbUSp Bisous et merci pour tout pic.twitter.com/vRgpFgsRBX
— Popcorn Sur Le Mouv’ (@popcornlemouv) 29 Août 2014
« Je ne suis pas sûre que toute l’énergie que j’ai mise à ce projet ait servi à quelque chose. Je ne pensais pas que le changement au Mouv’ m’affecterait autant. J’étais attachée à cette radio, raconte encore émue Christine. Si ça marche pour eux, tant mieux. Mais je pense retourner sur Oüi FM, qui malgré tout me correspondra plus que la nouvelle identité du Mouv’ ».
« Ils ont laissé crever ce qu’on aimait » s’exclament des fans sur Twitter en lapidant de tweets le profil du Mouv’. Si toutefois une grande partie des chroniqueurs-phares de la station radio est partie, des anciens feront leur retour. C’est le cas de Laura Leishman, Christophe Crénel, Olivier Cachin avec ses « émissions spéciales » ainsi que Pedro Winter.
La nouvelle grille du Mouv’ présentée lundi 2 février doit affronter une accumulation de sceptiques. La programmation musicale tient en tout cas les engagements du directeur de l’antenne : celle de diffuser la musique urbaine avec 1995, DJ Khaled ou encore Major Lazer. Un nouveau jingle est également au programme et trois nouveaux rendez-vous sur les plages horaires du réveil, du déjeuner et de la sortie de l’école. Le site se refait une nouvelle beauté, minimaliste, tout de gris vêtu « comme si le Mouv’ était en deuil » lit-on sur les réseaux sociaux.
Une polémique qui aura malgré tout fait parler de la radio en créant un buzz non voulu. Une tâche incombe désormais à Bruno Laforestrie, et pas la plus facile : celle de gagner une nouvelle audience et de fidéliser une part fragilisée d’auditeurs.
Lucile Moy
Comment peut ‘on mépriser autant les auditeurs !
par exemple on passe de Arte à du Star TF1
Ce n’est pas possible, j’ai écouté c’est misérable une programmation qui prends nos jeune pour des arriérés.
du bling bling et du ziva
Et nous les vieux de 20 à 30 ans il nous reste plus que oui fm et nova ..
Mais va donc où la culture ?